Voilà un tout petit livre, déniché dans une brocante, que je souhaitais lire depuis longtemps après avoir entendu Katherine Pancol dire en interview qu’il s’agissait certainement, parmi tous ses livres, de celui qu’elle aimerait le plus être lu. C’est donc avec curiosité que je me suis plongée dans sa lecture. Et en effet, il vaut sacrément le détour. 

"La lecture n'est pas une activité innocente. On n'en ressort pas toujours indemne"
Kay Bartholdi est libraire à Fécamp. Après la visite, en son absence, d’un mystérieux Américain demandant qu’elle lui envoie des livres pendant son voyage en France, elle accompagne sa première commande d’une lettre pleine de curiosité. S’engage alors rapidement entre les deux personnages un dialogue passionné sur les livres, qui ne tardera pas à se transformer en joute verbale au cours de laquelle les personnages se dévoilent par lettres interposées. 

Cela faisait longtemps que je n’avais pas lu de roman épistolaire, et encore moins de cette vivacité. Au fil des lettres, les personnages s’affirment, se cachent, s’ouvrent et se confient. Le ton de la discussion est tantôt poli, tantôt enflammé, tantôt sombre, tantôt facétieux. En un peu plus d’une centaine de pages, Katherine Pancol explore toute une palette d’émotions et renvoie ses personnages à leurs rêves et à leurs souvenirs. 

Ce livre est si magnifique que j’ai pris mon temps pour le lire. Je me suis délectée de chaque mot, lu et relu lentement pour faire durer le plaisir. J’ai retrouvé là le souffle de vie, l’aspiration au bonheur et le plaisir des choses simples que j’avais tellement aimés dans la trilogie Joséphine Cortès, écrite bien des années plus tard.

Un homme à distance est également un bel hommage aux livres qui nous construisent. "J’ai appris la vie dans les pages des livres", écrit Kay Bartholdi. Et c’est avec des livres comme cela qu’on apprend le plus.

Un homme à distance de Katherine Pancol, Le Livre de Poche, 2004, 153 pages

Côté lectures, le mois de juillet a été plus riche, mais surtout plus mouvementé que le mois de juin. J'ai lu plus de livres, mais j'ai eu besoin de plusieurs lectures intermédiaires pour souffler entre deux polars, et j'ai aussi abandonné deux romans.


La sélection du Prix des Lecteurs du Livre de Poche est de plus en plus noire au fil des mois, et il me semble avoir de plus en plus de mal à m'en remettre. Je la trouve également un peu moins intéressante que l'année dernière, même si le dernier roman de la sélection de juillet, Quatre racines de blanches de Jacques Saussay, que je suis en train de terminer, me semble prometteur. 

Une terre si froide d'Arian McKinty s'inscrit dans la plus pure tradition du polar irlandais, avec un humour noir très particulier. L'originalité ici est que l'intrigue a lieu dans la région de Belfast au début des années 80, en pleine guerre d'Irlande du Nord. Les affrontements entre catholiques et protestants et l'atmosphère suffocante de cette époque sont parfaitement reproduits, c'est comme si on y était.

En revanche, j'ai abandonné Soudain trop tard de Carlos Zanon, un roman archi-noir qui nous plonge dans les bas-fonds de Barcelone, dont la violence gratuite et l'ambiance glauque m'ont rapidement dégoûtée.

      
La sélection de juillet du Prix des Lecteurs 2014 du Livre de Poche

J'ai également abandonné Guerre de Larissa Ione, le tome 1 de sa nouvelle saga Les Cavaliers de l'Apocalypse. Le quatrième de couverture annonçait un remake prometteur de l'Apocalypse version bit-lit, mais l'intrigue semblant tirée du chapeau et le manque de rythme et de recherche dans l'écriture ont rapidement eu raison de ma patience.


Heureusement, juillet a été aussi marqué par de très belles découvertes en romans et essais. 

Gros coup de cœur pour Purgatoire des innocents de Karine Giebel, qui excelle décidément dans le thriller psychologique. A ne manquer sous aucun prétexte si vous êtes un amateur du genre !

Et ENORME coup de cœur pour Un homme à distance de Katherine Pancol, un roman épistolaire que j'ai savouré avec délectation et qui m'a donné envie de lire ou relire les grands classiques de la littérature, ainsi que des œuvres plus méconnues mais tout aussi belles. J'aime par-dessus tout cette qualité qu'a Katherine Pancol à injecter la vie dans ses romans et à nous en faire apprécier les moindres détails.

     

Les essais ne sont pas en reste avec trois belles lectures : Commencer à méditer de Thich Nhat Hanh et Vous pouvez être ce que vous voulez être de Paul Arden, dont je vous ai déjà parlé sur le blog, et un livre de cuisine juive sépharade, La cuisine du Shabbat en 30 minutes de Laurence Orah Phitoussi, idéal pour ceux qui, comme moi, aiment découvrir les traditions étrangères par l'assiette.

        


Et vous, qu'avez-vous lu ce mois-ci ?


Heureux ceux qui s'épanouissent en renonçant à la médiocrité, qui vainquent leur timidité pour donner le meilleur d'eux-même ! C'est là l'idée principale de Vous pouvez être ce que vous voulez être, un petit livre qui donne la pêche et invite à se surpasser pour être meilleur demain qu'on ne l'était hier.

"Celui qui ne se trompe jamais a peu de chances de réussir"
Publicitaire ambitieux, provocateur et talentueux (avouez-le, que le sous-titre "Le livre le plus vendu au monde" vous a donné envie d'en savoir plus), Paul Arden (1940-2008) est avant tout un homme qui a cru en ses capacités et a toujours pris des risques pour devenir un grand. En tirant des leçons de sa propre expérience, il délivre, dans Vous pouvez être ce que vous voulez être, des conseils pratiques pour cesser de se rabaisser, avoir confiance en soi et viser ses rêves, car ils sont à portée de main. 

Si la seconde partie de l'ouvrage est plutôt consacrée aux trucs de créatifs pour percer dans le milieu de la pub, la première est beaucoup plus générale et recèle des astuces précieuses sur l'attitude à adopter pour devenir quelqu'un d'exceptionnel. Et là, je dois dire que le ton un rien impertinent sur lequel l'auteur prodigue ses conseils m'a beaucoup, beaucoup plu. De l'éloge du risque aux avantages d'avoir tort, du partage des idées aux bienfaits du licenciement, oui, ouverture d'esprit et remise en question ont du bon. Mais ce que j'aime par-dessus tout dans ce petit livre, c'est que tous les conseils qui y sont distillés ne s'appliquent pas seulement au monde du travail, mais à tous les aspects de nos interactions avec nous-mêmes et avec autrui

Parce que des exemples valent mieux qu'un long discours, voici une citation qui m'a particulièrement plu à la lecture :

On estime avoir raison parce qu'on se réfère à un savoir et à une expérience. On peut souvent le prouver.  

Le savoir vient du passé. C'est donc une valeur sûre. Mais périmée. C'est le contraire de l'originalité.

Quant à l'expérience, elle se bâtit sur des solutions apportées à des situations et à des problèmes du passé. Comme les situations d'hier étaient probablement différentes de celles d'aujourd'hui, on est obligé d'adapter les solutions d'hier (et elles peuvent s'avérer inadéquates) aux nouveaux problèmes. Si vous avez de l'expérience, vous serez sûrement tenté de vous en servir.

C'est de la paresse.

L'expérience est le contraire de la créativité.

Si vous pouvez prouver que vous avez raison, c'est que vous êtes sclérosé. Vous n'évoluez pas avec votre époque ni avec les autres.

Avoir raison, c'est aussi être ennuyeux. Votre esprit est fermé. Vous n'êtes pas ouvert aux idées nouvelles.

Vous êtes emmuré dans vos certitudes ; c'est arrogant. L'arrogance est un outil précieux, mais seulement si on l'utilise avec parcimonie.

Pire encore : le fait d'avoir raison a un côté moralisateur. Quand on reconnaît ses torts, on semble faible ou faillible, et les gens qui ont raison détesteraient qu'on ne les croie pas infaillibles.

En résumé : on a tort d'avoir raison, car ceux qui ont raison sont des gens englués dans le passé, des gens ternes et suffisants, à l'esprit rigide.
Il n'y a rien à en tirer. (p.54-55)

Un conseil : si vous avez été choqué(e) cette citation, vous risquez de ne pas aimer ce livre. En revanche, si ces mots vous parlent, foncez les yeux fermés !

Vous pouvez être ce que vous voulez être de Paul Arden, Phaidon, 2004, 127 pages

Je reçois parfois des messages de personnes en quête de conseils et de recommandations sur un genre, un auteur, ou tout simplement une liste de livres pour débuter la lecture. C'est pourquoi j'ai eu l'idée de cette nouvelle série de vidéos, dans laquelle je vous donnerai mes conseils et mes recommandations sur un thème ou un genre littéraire.

Pour la première de cette série, j'ai voulu m'adresser aux personnes qui ont envie de lire, mais ne savent pas pour où commencer. Je comprends tout à fait que devant d'immensité du choix qui s'offre à nous, il soit difficile de s'orienter vers les livres qui vont nous faire aimer la lecture. Je dois moi-même remercier les personnes qui, dans ma jeunesse, m'ont orientée vers des livres qui ont fait de la lecture la passion qu'elle est pour moi aujourd'hui. 

Avant de vous donner mes conseils, je vous invite à regarder la vidéo :


Tout d'abord, deux conseils d'ordre général pour trouver des livres à son goût :

  • 1. Choisissez des livres simples et rapides à lire : commencez léger, vous aurez toujours le temps de lire des livres plus gros par la suite.

  • 2. Lisez les autres livres d'un auteur que vous avez ai : cela vous permettra de mieux vous familiariser à un genre et à la plume d'un auteur et ainsi de mieux connaître vos goûts.

Passons maintenant à mes trois recommandations pour débuter en douceur :
  • - Le Cycle de l'Invisible d'Eric-Emmanuel Schmitt : il s'agit d'une série de petits récits d'une centaine de pages chacun, dans lesquels l'auteur s'interroge sur la spiritualité et les différentes religions. Ce cycle rassemble une dizaine de récits, parmi lesquels Oscar et la dame rose, Mr Ibrahim et les fleurs du Coran, Milarepa, Le sumo qui ne pouvait pas grossir ou encore Les dix enfants que Mme Ming n'a jamais eus.

  • Demain j'arrête de Gilles Legardinier : le roman sans prise de tête par excellence, drôle et acidulé comme un bonbon en été. Si ce livre vous plaît, l'auteur en a écrit plusieurs autres dans la même veine.

  • La blonde en béton de Michael Connelly : pour les amateurs de policier, il s'agit là d'un des auteurs de polars les plus talentueux. La blonde en béton est le troisième opus de la saga Harry Bosch - par lequel j'ai d'ailleurs débuté la série - et je suis certaine qu'il vous donnera envie de suivre les aventures de ce personnage entier !

Si vous avez d'autres recommandations pour ceux qui souhaitent se lancer dans la lecture, n'hésitez pas à les partager dans les commentaires ! Faites-moi également part de vos questions et suggestions pour les prochains thèmes des vidéos !


Vous vous souvenez peut-être à quel point j’avais adoré le caractère oppressant (pour ne pas dire carrément flippant !) de Juste une ombre. Lorsque je l’ai rencontrée au dernier Saint-Maur en Poche, Karine Giebel m’avait prévenue que Purgatoire des innocents était tout à fait différent. Différent, certes, mais toujours aussi puissant, talentueux et addictif, cela ne fait aucun doute. 

Quand braquage rime avec naufrage 
Après un braquage qui a mal tourné, Raphaël et ses complices se barricadent dans une maison perdue dans la campagne dont ils ont pris en otage la propriétaire, Sandra, le temps que l’un d’eux se remette de ses blessures. Mais c’est plutôt aux portes de l’enfer qu’ils semblent s’être aventurés, et bientôt les bourreaux deviennent les victimes…

Lecteur, préparez-vous à voir vos nerfs mis à rude épreuve ! Dans ce huis clos machiavélique, à mi-chemin entre Misery de Stephen King et Des nœuds d’acier de Sandrine Collette, on nage en plein thriller psychologique. Atmosphère oppressante, personnages tantôt attachants, tantôt cruels, tout y est, et le mélange est détonnant.

Mais là où réside le génie de Karine Giebel, c’est dans l’inversion permanente des rapports de force entre les protagonistes, qui s’échangent tour à tour les rôles de bourreau et de victime. L’auteur excelle dans la mise en scène de personnages à l’esprit détraqué : le suspense est intense et on ne sait plus où donner de la tête !

Côté style, les mots sont parfaitement choisis et tombent comme des couperets pour décrire avec un réalisme impitoyable les scènes les plus insoutenables. L’alternance des points de vue nous fait entrer dans la tête de chacun des personnages, histoire d’être certain de connaître leurs désirs les plus sombres.

Bref, j’ai aimé, j’ai adoré Purgatoire des innocents, qui devrait ravir ceux qui, comme moi, se délectent de thrillers psychologiques un peu trash sur les bords.

Purgatoire des innocents de Karine Giebel, Pocket, 2014, 635 pages

Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas publié un TAG sur ma chaîne Youtube, et encore moins sur le blog. Celui-ci m'a beaucoup plu : je l'ai trouvé sur la chaîne d'Eloobooks, et il a été lancé par Croque les Mots.

Je me suis bien amusée en le faisant, et j'aime particulièrement l'éclectisme des questions, qui vont vous permettre d'en savoir plus sur mes habitudes de lecture. Donc, si vous voulez tout savoir, regardez la vidéo :



La liste des questions :

Avez-vous déjà lu...
1) en marchant
2) pendant votre pause déjeuner
3) un roman d'une traite
4) dans votre bain
5) plusieurs livres en même temps
6) un livre avant de voir l'adaptation cinématographique
7) un livre après avoir vu l'adaptation cinématographique
8) deux fois (ou plus!) le même livre
9) aux toilettes
10) dans les transports en commun aux heures de pointe
11) toute une série d'affilée
12) à la place d'aller à un rendez-vous/une soirée...
13) les premières pages d'un roman dans une librairie en étant captivé: passage en caisse indispensable
14) à des heures improbables
15) en prétendant faire autre chose (travailler/écouter en cours...)
16) un livre que tout le monde a aimé sauf vous
17) un livre que tout le monde a détesté sauf vous
18) ou essayer de lire dans une autre langue, parce que attendre, c'est long
19) un livre dont vous n'aviez jamais entendu parler avant de le tenir dans vos mains
20) un livre si merveilleux que vous ne pouvez pas vous empêcher d'en parler à TOUT LE MONDE
21) un livre si merveilleux que vous aimeriez le garder rien que pour vous
22) un livre plus gros qu'Harry Potter 5 (qui fait 976 pages)
23) tous les livres d'un auteur
24) un roman qui vous a fait rire
25) un roman qui vous a fait pleurer
26) un livre qui vous a fait sortir de votre zone de confort
27) un livre auquel vous n'avez rien compris
28) un livre parce que la couverture était jolie
29) un classique en appréciant votre lecture
30) un livre qui rassemble plus de 5 points de ce test

C'est à vous maintenant ! Vous reconnaissez-vous dans une de ces questions ? 
Dites-moi tout dans les commentaires !


"Carpe Diem", "Profite de l'instant présent". Combien de fois vous a-t-on répété ces phrases au point qu'elles sont devenues comme des clichés à vos oreilles ? Mais si elles sont devenues des préceptes, c'est peut-être bien parce qu'au fond, elles portent une vérité. 

J'ai commencé à prendre conscience que l'instant présent était le moment où tout se jouait cette année, en m'intéressant au fonctionnement du corps et en débutant la pratique de la méditation. Aujourd'hui, je vais vous parler d'un livre tout petit par la taille mais très grand par la sagesse de son contenu : Commencer à méditer de Thich Nhat Hanh.

En prenant soin du moment présent, nous prenons soin du futur
Pour tous ceux que la méditation intrigue, qui aimeraient s'y intéresser mais ne savent pas comment s'y prendre, Commencer à méditer est un guide idéal, tant du point de vue des principes de la méditation, que de sa pratique. 

Thich Nhat Hanh est un moine bouddhiste vietnamien, dont les idées pacifiques ont contraint à l'exil. Depuis plus de quarante ans, il vit en Dordogne où il a fondé le "Village des Pruniers", une communauté zen à la renommée mondiale. Dans cet ouvrage, il délivre des conseils simples pour entrer en état de "pleine conscience", c'est-à-dire se recentrer sur soi-même, s'arrêter quelques temps pour reconnecter l'esprit et le corps, prendre conscience du monde qui nous entoure, sentir le moment présent et aller de l'avant.

L'esprit parvient difficilement à la paix quand le corps ne se trouve pas dans un espace paisible. (p.18)

Cela vous semble peut être facile à dire ou saugrenu (je suis passée par là !). Mais essayez seulement de vous couper du monde cinq minutes. Eteignez la télévision, coupez votre portable, installez-vous dans une pièce paisible sur un coussin douillez, fermez les yeux et prêtez attention à votre respiration. Rien que cela, ni plus, ni moins. Au bout de ces cinq minutes, vous vous sentirez reposé(e), apaisé(e), plus fort(e) et plus confiant(e) pour le reste de votre journée. Essayez, vous m'en direz des nouvelles !

Ce que j'ai particulièrement aimé dans ce livre, c'est l'effet que la méditation peut avoir sur nos rapports avec les autres. Méditer semble à première vue une activité tout à fait solitaire, mais au fond, elle nous incite à être bienveillant avec soi-même et avec les autres, à évacuer la colère et à désamorcer les conflits (le chapitre intitulé "Le gâteau dans le réfrigérateur" est édifiant).

En faisant de notre maison un lieu où pratiquer la relaxation profonde, l'arrêt, la respiration et la vie en pleine conscience, nous pouvons accéder au repos et à la guérison, rendre le bien-être à notre corps et à notre esprit, et partager ce bien-être avec les autres. Nous pouvons donner le meilleur de nous-mêmes. (p.101)

Alors fermez les yeux, inspirez, expirez et commencez à méditer, la clé de votre bien-être est en vous !

Commencer à méditer, conseils pour pratiquer chez soi de Thich Nhat Hanh, Pocket, 2014, 108 pages