Si mes connaissances et mon appréciation du thriller croissent de jour en jour, je ne connaissais encore rien du thriller brésilien. C'est désormais chose faite avec la découverte du roman Le sang des maudits, oeuvre de l'écrivain Leighton Gage, américain de nationalité mais brésilien de coeur, qui signe là un thriller terrifiant, réaliste et fascinant.

Oubliez tout ce que vous imaginez du Brésil
Que peut lier la mort de l'évêque Dom Felipe, assassiné d'une balle dans la tête alors qu'il bénissait la nouvelle église de Nossa Senhora dos Milagres, et la découverte, quelques mois plus tôt à quelques kilomètres de là, du cadavre d'un activiste du Mouvement des Sans Terre, attaché à un arbre et atrocement mutilé ? C'est à l'inspecteur fédéral Mario Silva et à son neveu Hector qu'il revient de résoudre cette affaire qui va les mener au coeur d'une lutte sanglante entre un cartel de gros propriétaires terriens, les syndicats d'ouvriers agricoles et une police locale qui agit en fonction de ses intérêts propres.

Si la couverture du livre représente l'image bien connue du Christ Rédempteur, trônant fièrement au faîte du mont Corcovado à Rio de Janeiro, l'intrigue du Sang des maudits, elle, met en scène un Brésil beaucoup moins attirant que cela. Oubliez le carnaval, les belles filles et les plages de sable fin et entrez dans les favelas de São Paulo. On découvre, à la lecture de ce roman, la face beaucoup moins glamour de ce pays gigantesque, une société violente où les règlements de compte sont légion, où la loi ne fait pas le poids face à la corruption qui règne en maîtresse absolue dans la justice, la police, et jusque dans le clergé.

Un page turner aux détails crus
Âmes sensibles s'abstenir : l'intrigue est bourrée de scènes à la limite de l'insoutenable, de descriptions crues et sanglantes écrites avec un réalisme à couper le souffle. Malgré tout, on en redemande grâce à l'excellent sens du rythme dont l'auteur a marqué le récit : scène après scène, on se prend au jeu et il est littéralement impossible d'interrompre la lecture, tant l'intrigue est prenante. En y ajoutant un style fluide, sans longueurs et agrémenté d'expressions portugaises très authentiques, le dépaysement est total et le plaisir entier.

Au centre de l'affaire, l'inspecteur Mario Silva apparaît comme l'un des rares personnages à se préoccuper de la justice pour les autres, et pas seulement pour soi. Plusieurs flashbacks permettent au lecteur de s'attacher à cet homme en apparence peu sympathique, mais dont le passé et les blessures profondes font de lui un flic juste, hanté par l'équité.

J'ai adoré ce thriller à l'intrigue captivante et très originale, basée sur des faits réels qui font froid dans le dos. Servi dans un style vif et direct, je recommande vivement ce roman à tous les amateurs de sensations fortes.

Le sang des maudits de Leighton Gage, Editions Télémaque (collection Entailles), 2012, 359 pages


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1630, la "fièvre des tulipes" fait rage à Amsterdam. Marchands et entrepreneurs sont prêts à toutes les folies pour acquérir ne serait-ce qu'un bulbe de cette fleur rarissime, qui déchaîne les passions... jusqu'à ce que l'offre dépasse la demande et ne ruine tout le monde. 50 ans plus tard, la tulipe, désormais honnie et taboue, refait surface d'une bien mystérieuse manière : deux membres de la société secrète des "Vénérateurs de la tulipe" sont assassinés en pleine rue, un pétale de tulipe au creux de la main. Une enquête captivante pour l'inspecteur Jeremias Katoen.

Une plongée au coeur de l'Amsterdam du XVIIème siècle
A la lecture de La tulipe du mal, le voyage est garanti. Avec un réalisme saisissant, l'auteur nous entraîne dans les ruelles du plus grand port européen du XVIIème siècle où prostituées, maquereaux et coupe-gorge côtoient notables et politiques. Dès les premières pages, on suit l'inspecteur Jeremias Katoen dans ses enquêtes de routine, avant même que ne lui soit confiée l'affaire de l'assassin aux tulipes. Épier les prostituées voleuses pour les prendre la main dans le sac est une mission que ni repousse pas l'enquêteur, si l'on se fie à ses moeurs libertines que l'auteur décrit avec moult détails. Dans son enquête sur les meurtres aux tulipes, Katoen va être amené à fréquenter de près les milieux d'amateurs de la tulipe, et y soulever bien des secrets...

Une intrigue dépaysante mais prévisible
Une chose est sûre : dans ce roman, on ne s'ennuie pas. Le rythme trépidant, les secrets dévoilés et ne serait-ce que l'originalité du thème rendent l'intrigue captivante, et l'effet page turner est bien au rendez-vous. Néanmoins, j'ai regretté les ellipses que l'auteur a introduites dans le déroulement de l'enquête, comblées par les révélations de Katoen au détour d'une conversation, qui semblent malheureusement sortir du chapeau. De fait, l'intrigue en est quelque peu tarabiscotée et il est par moment difficile de suivre. Paradoxalement, celle-ci est parfois un peu plate, et il est facile de deviner, bien des chapitres à l'avance, qui est un imposteur et qui est digne de confiance.

J'en viens par là à mon dernier reproche : Katoen. Je n'ai qu'un seul problème avec lui : à être trop efficace, trop gentif, parfois trop naïf... bref, trop parfait, il ne m'a pas réellement convaincue. Un personnage qui présente si peu d'aspérités a tendance à ne pas m'inspirer grand chose et à me sembler peu vraisemblable.

Quoi qu'il en soit, j'ai malgré tout adoré La tulipe du mal, qui reste un excellent polar historique. Cette histoire dépaysante et méconnue est terriblement captivante et constitue une lecture parfaite pour passer un bon moment de détente.

La tulipe du mal de Jörg Kastner, Le Livre de Poche, 2012, 480 pages


Questions :
AVARICE : Quel est votre livre le plus cher? Quel est votre livre le moins cher ?
COLÈRE : Avec quel auteur entretenez-vous une relation amour/haine ?
GOURMANDISE : Quel livre avez vous dévoré encore et encore sans aucune honte ?
PARESSE : Quel livre avez-vous négligé par paresse ?
ORGUEIL : De quel livre parlez-vous le plus pour vous faire mousser ?
LUXURE : Quels sont les attributs que vous trouvez séduisants dans un personnage féminin ou masculin ?
ENVIE : Quel livre aimeriez-vous le plus recevoir en cadeau ?

"Le problème, c'est que celui qui a été nourri à la morale de la réussite est persuadé qu'il doit grimper les échelons à la vitesse qu'il estime mériter. Autrement, c'est qu'il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Ou bien, il finit par se convaincre qu'il n'a pas la carrure nécessaire." Ces trois phrases résument à merveille le thème de ce livre et la réflexion qu'il propose sur le sens de l'existence. Des interrogations servies par une intrigue captivante qui font de ce roman une lecture inoubliable.

Eloge au nouveau départ
Pour tous, Ben Bradford a réussi sa vie : avocat dans un grand cabinet à Wall Street, il est l'époux d'une magnifique femme, père de deux beaux enfants, propriétaire d'une belle maison dans un quartier chic et titulaire d'un compte en banque plein à craquer. Mais au fond de lui, Ben est déçu. Où sont passées ses ambitions de jeunesse et l'époque où il rêvait de devenir un photographe reconnu ? Envahi par la frustration,  enfermé dans son quotidien, Ben se laisse gagner par le dégoût de soi, perd le contrôle et sa vie bascule.

Nous ne cessons de rêver d'une existence plus libre tout en nous enferrant de plus en plus dans nos obligations, dans les pièges domestiques. Nous aimerions tant partir, voyager légers, et cependant nous ne cessons pas d'accumuler de nouveaux poids qui nous entravent et nous enracinent. La faute nous en incombe parce que, au-delà du rêve d'évasion, auquel nous ne renonçons jamais, il y a aussi l'attrait irrésistible des responsabilités : la carrière, la maison, les scrupules parentaux, les dettes, tout cela nous remet sans cesse les pieds sur terre, nous offre cette sécurité tant recherchée, nous donne simplement une raison de sortir du lit le matin. En réduisant inexorablement le champ du "choix", cette vie nous accorde le soulagement des certitudes. Alors, même si tous les hommes que je connais enragent en secret d'être tombés dans un cul-de-sac domestique, nous continuons à y entrer et à nous y installer, tous. La rage au coeur, le désir de vengeance aux tripes.

Recommencer sa vie, mais à quel prix ?
L'homme qui voulait vivre sa vie est le récit d'un homme qui se bat pour ses aspirations, mais surtout pour rester vivant. La tentation de mettre fin à ses jours est pourtant grande quand rien ne va plus, mais à quoi cela mène-t-il, alors que la vie a encore tellement à donner ? Malgré tous les sacrifices et les choix cornéliens qu'il doit faire, malgré les remords et la culpabilité, Ben continue à aller de l'avant. J'ai été particulièrement touchée par ce personnage, que l'on suit à la première personne tout au long du roman. Son introspection quasi-permanente, l'expression de ses doutes, de sa culpabilité et de son désespoir font de lui un personnage complet et extrêmement attachant

Cette histoire résolument romanesque, aux allures de road-trip et de thriller, est servi par une intrigue captivante et un style précis, documenté (les descriptions sur la photographie sont criantes de réalisme !) et intimiste. L'homme qui voulait vivre sa vie est un roman parfois triste, mais profondément optimiste, qui nous donne envie de croquer la vie à pleines dents. Une fois ouvert, impossible de le refermer.

L'homme qui voulait vivre sa vie de Douglas Kennedy, Pocket, réédité en 2013, 497 pages

Je remercie chaleureusement les éditions Pocket qui m'ont gracieusement envoyé ce livre.


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Je n'aurais probablement pas lu ce livre s'il n'avait pas fait partie de la sélection du Prix des lecteurs du Livre de Poche. En réalité, je suis bien contente de ne pas être passée à côté de ce récit inclassable et terriblement troublant qui frôle le coup de coeur.

Ville blanche contre ville noire
Chicago, deux ans avant l'Exposition Universelle de 1893. Toute la ville est pendue à la décision du conseil d'attribution de l'organisation de cette gigantesque foire mondiale, qui a déjà pour mission, alors qu'elle existe à peine sur le papier, de promouvoir la puissance de l'Amérique. Une fois Chicago désignée pour accueillir cet évènement hors norme, Daniel H. Burnham, l'architecte nommé coordinateur des travaux n'a plus en tête que de faire de Chicago, cette ville noire, crasseuse et connue pour ses abattoirs, une ville blanche, sortie de terre en 24 mois, la fierté de l'Amérique toute entière.

Dans cette cité noire vit un personnage mystérieux, qui se fait appeler docteur H.H. Holmes, se définit lui-même comme un "diable" et réussit, à force de manipulation, d'entourloupes et de magouilles, à mettre la main sur tout un quartier de la ville, proche de l'Expo, et à y faire construire un hôtel lugubre, haut lieu de ses crimes monstrueux.

Une histoire vraie et addictive
Ce roman de 600 pages est basé sur des faits réels, avérés et confirmés par une multitude de documents que l'auteur cite en permanence dans son récit. J'avertis le lecteur tout de go : les amateurs de thrillers au rythme effréné seront très certainement déçus. Dans ce roman, il n'y a aucun dialogue, les personnages sont comme "détachés" et l'auteur prend le temps de décrire, avec force détails, l'émergence d'une ville créée à partir d'un idéal de magnificence, les grandes découvertes techniques de la fin du XIXème siècle, mais surtout des personnages dotés d'une psychologie tellement fouillée qu'elle ne peut en être que vraisemblable. Malgré tout, je n'ai pas pu me détacher de cette histoire qui ne m'a pas laissée de marbre et ce livre a eu un véritable effet de page-turner sur moi.

Le rythme s'accélère lentement, au fur et à mesure que l'intrigue monte en puissance. Tout est pratiquement connu d'avance, mais l'essentiel est de découvrir à quel point les personnages sont bons - ou mauvais -, jusqu'où ils sont prêts à aller dans leur folie des grandeurs. J'ai été absolument fascinée par Burnham et Holmes, par la persévérance du premier et la capacité de manipulation du second. J'ai littéralement adoré ce roman hors du commun qui met en scène le progrès technique et les ambitions humaines les plus dévastatrices.

Le diable dans la ville blanche d'Erik Larson, Le Livre de Poche, 2012, 598 pages


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Il est l'auteur de l'excellent Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir, du "thriller écolo-décalé" On ne peut pas lutter contre le système et des nouvelles "Un monde idéal" qui fleurissent sur son blog. J. Heska est certainement l'une de mes plus belles découvertes de l'année 2012. J'ai eu la chance de rencontrer ce jeune auteur débordant de vie et de sympathie en dédicace un soir d'hiver parisien, et de lui poser 3 questions.

Dans tes romans et tes nouvelles, tes personnages luttent souvent pour une cause juste, supérieure. Es-tu, au fond, un grand idéaliste ?
(Rires). Non ! Je suis même plutôt pessimiste dans la vie. Il est vrai que j'ai souvent tendance à imaginer des personnages désabusés, et j'ai en général envie d'histoires sombres. Mais j'ai été élevé dans la culture américaine des années 90 qui m'a donné le goût du happy end. Une chose est sûre : je n'essaie pas de faire passer, dans mes textes, un quelconque message, et si l'on y décèle un côté idéaliste et une envie de changer le monde, c'est tout à fait inconscient.

Tu as une écriture très fluide, très travaillée et beaucoup d'humour. Quels sont les écrivains dont le style et l'humour t'inspirent ?
En fait, j'écris avant tout des histoires pour me marrer. Mais comme j'aime les grands classiques, j'ai le goût de la description qui tombe juste. J'essaye d'écrire de manière cinématographique, et je place surtout l'écriture au service de mes histoires. J'ai été très marqué par La guerre du feu de J.-H. Rosny Aîné et par des écrivains plutôt fantastiques, tels que Bernard Werber, Aldous Huxley ou Philip K. Dick. Quant à l'humour, il vient pendant l'écriture. Je ne peux pas m'empêcher d'ajouter des blagues à mes histoires, je crois que cela relève de ma personnalité et de ma culture des années 90.

Parle-nous de ton prochain livre.
J'ai deux projets en cours. Le premier est un recueil des nouvelles "Un monde idéal", qui devrait être prêt début 2013. On y trouvera les nouvelles déjà publiées sur mon blog, que j'ai retravaillées, ainsi que 60 à 70 % d'inédits. Le second est un troisième roman, un peu dans le genre fantastique, qui devrait tourner autour du mythe du super héros revisité. Mais je n'en dirai pas plus, je vous laisse la surprise !

Les deux romans de J. Heska sont disponible aux formats papier et ebook sur Amazon
Allez jeter un oeil sur son blog, riche en pépites : www.jheska.fr


La crise de la quarantaine : faire le bilan de sa vie et décider d'en changer, c'est ce qui arrive à Sophie Parent dans ce roman léger et profond à la fois. Malheureusement, je n'ai pas du tout adhéré aux choix de Sophie et ma lecture s'en est lourdement ressentie...

Tout plaquer pour un nouveau départ
Le jour de ses 40 ans, Sophie Parent est foudroyée par une révélation : d'apparence heureuse et réussie, sa vie n'est qu'un désert vide de tout désir, elle qui a passé son temps à servir les autres au détriment d'elle-même, sans jamais demander, et donc recevoir, une once de reconnaissance de la part de ses proches. "Esclave" de sa mère, de son frère, de son conjoint et de ses deux filles, Sophie n'a jamais su s'affirmer en disant "non". Elle crée donc la surprise générale en les laissant tous en plan et en sautant dans un avion pour deux semaines de vacances à Cancún, Mexique. Débute alors un road-trip qui lui en fera voir de toutes les couleurs...

Dès les premières lignes, Sophie a un côté Joséphine Cortes dans la trilogie de Katherine Pancol : une femme paumée mais qui décide d'aller de l'avant et de vivre sa vie. Et surtout, une femme attachante, qui commet (beaucoup) d'erreurs mais les exploite pour avancer et grandir. Le style concis et léger, teinté d'expressions québécoises très authentiques, incite d'ailleurs à suivre Sophie dans ses aventures hors norme et à tourner les pages.

Les mauvais choix de Sophie
Malheureusement, j'ai été rapidement déçue par les choix de Sophie : qu'elle souhaite vivre sa vie et revendique respect et reconnaissance de la part de ses proches est une chose, louable d'ailleurs, mais qu'elle impose ses choix sans laisser place à la négociation, au point de renoncer à sa relation avec sa famille, m'a révoltée. Alors qu'elle a souffert de l'attitude personnelle des autres, Sophie reproduit ce comportement. Répondre à l'égoïsme par l'égoïsme ne me semble pas être la meilleure solution. 

J'ai par ailleurs trouvé les personnages un peu trop caricaturaux et manichéens, et j'ai surtout regretté que les évènements soient décrits du seul point de vue de Sophie. En mettant en scène une Sophie "victime" de son horrible famille qui ne pense qu'à l'exploiter pour la mettre à leur service, j'ai trouvé l'auteur trop partiale et ce parti pris a fini par m'agacer.

Tout au long de ma lecture, j'ai hésité sur mon adhésion ou non au comportement de Sophie. Chacun en fonction de sa personnalité appréciera ou non ce personnage, et beaucoup s'attacheront certainement à elle, qui a malgré tout le mérite de ne pas laisser indifférent.

L'escapade sans retour de Sophie Parent de Mylène Gilbert-Dumas, VLB Editeur, 2011, 340 pages
A paraître le 4 avril 2013 aux éditions Pocket.


J'avais depuis longtemps envie de lire un roman de Barbara Constantine, dont beaucoup de lecteurs qualifient les livres de "lectures-doudous". A peine ouvert, je me suis laissée transporter par les histoires de Mélie, cette mémé farceuse, et de ses acolytes au grand coeur. Simple, poétique et sans chichis, A Mélie, sans mélo est une dose de pur bonheur.

Profiter de la vie tant qu'on en a encore le temps
Oui, la vie est dure, la vie est moche, méchante et pleine de regrets. Ce n'est pas Mélie qui vous contredira, elle qui a connu la guerre, vit seule depuis que son mari est mort et vient d'apprendre qu'à 72 ans tout juste, elle a de gros problèmes de santé. Mais elle s'en fiche, Mélie, elle fait la nique à la mort et à ses problèmes. Pour Clara, sa petite fille, elle a décidé de faire des vacances d'été les meilleures que la petite ait jamais passées.

Il y a aussi Marcel qui ronchonne, Gérard l'hypocondriaque, Fanette qui cherche l'homme de sa vie... En mettant en scène des personnages cassés, parfois au bout du rouleau, mais qui ont le coeur sur la main et savent profiter des bons moments, Barbara Constantine fait s'envoler les tracas de la vie quotidienne et nous rappelle qu'au fond, le bonheur est sous notre nez : ce sont nos proches, nos enfants, nos amis qui nous gardent en vie et nous rendent heureux. Il suffit d'ouvrir les yeux. 

Mais tu sais, Marcel, si ça ne s'était pas passé comme ça, on aurait peut-être pas su... en profiter... Et puis surtout... on ne serait pas ici, maintenant... moi, la tête posée sur tes genoux, et toi, la main dans mes cheveux... à regarder les nuages nous caresser les yeux...

Alors, tu vois, Marcel, il faut rien regretter, hein...

Vraiment rien du tout.

De la poésie avec des mots simples
J'ai par-dessus tout aimé le style de l'auteur : dans A Mélie, sans mélo, les expressions argotiques côtoient  les mots doux et les paroles des chansons d'antan (notamment d'Yves Montand) pour former une harmonieuse poésie. Comme quoi, on n'est pas forcé d'utiliser des mots compliqués pour être poétique et exprimer la beauté de la vie. 

La lecture de ce petit livre dans lequel se succèdent des scènes de la vie de campagne, tranquille, joyeuse mais contemporaine m'a littéralement mis du baume au coeur. Et quelle sacré mémé, cette Mélie, j'aurais voulu la même !

A Mélie, sans mélo de Barbara Constantine, Le Livre de Poche, 2010, 247 pages


Pour la petite histoire...
J'ai rencontré Barbara Constantine en juin 2012 au salon Saint-Maur en Poche. Elle m'a parue extrêmement gentille et toute douce, au point que j'avais envie de passer l'après-midi avec elle, comme Mélie...


Livres cités :
♦ A Mélie, sans mélo de Barbara Constantine
♦ L'escapade sans retour de Sophie Parent de Mylène Gilbert-Dumas
♦ Le Diable dans la ville blanche de Erik Larson
♦ The Walking Dead, tome 11 de Robert Kirkman et Charlie Adlard
♦ L'homme qui voulait vivre sa vie de Douglas Kennedy
♦ La tulipe du mal de Jörg Kastner

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J'ai longtemps hésité à faire un bilan de mes lectures à la fin de chaque mois. Je trouvais ça un peu scolaire. Et puis, j'ai réfléchi et j'ai fini par changer de d'avis (y'a que les imbéciles...). 

Au final, c'est un bon moyen pour moi de donner mon avis express (surtout qu'il a tendance a mûrir après quelques semaines) et d'attribuer une note à chaque livre. Pour vous, c'est un bon moyen, je crois, de savoir un coup d'oeil ce que j'ai pensé de tel ou tel livre, sans avoir à vous cogner l'intégralité de mes vidéos C'est lundi, que lisez-vous ? pour trouver mon avis.

Le mois de janvier a été assez prolifique, même si certaines lectures ont été assez périlleuses : j'ai lu 5 livres et 4 comics.


Les dix femmes de l'industriel Rauno Rämekorpi de Arto Paasilinna
Un roman d'aventures drôle et décalé, mais assez répétitif et rapidement lassant. 
C'est loin d'être le meilleur Paasilinna.
Ma note : 13/20



A série grandiose, final grandiose ! Les co-auteurs maîtrisent à merveille le suspense qui est à son comble dans ce dernier épisode. Vivement la saison 2 !
Ma note : 19/20



Coup de coeur absolu ! L'histoire de Charlie m'a bouleversée et je pense encore sans arrêt aux enseignements à tirer de ce livre, même plusieurs semaines après l'avoir lu.
"We receive the love we think we deserve."
Ma note : 20/20



Ce devait être une lecture détente et sans prise de tête après The perks... Râté ! Malgré une bonne idée de départ, ce roman et ses personnages m'ont profondément agacés et je l'ai trouvé strictement sans intérêt.
Ma note : 8/20



A Mélie, sans mélo de Barbara Constantine
Un merveilleux petit livre plein de poésie qui nous remet en tête que, même si la vie est dure, moche et méchante, il vaut mieux profiter du bonheur d'avoir ses proches près de soi. Et quelle grand-mère, la Mélie, j'aurais adoré avoir la même !
Ma note : 18/20


    
    

Walking Dead : tomes 7 à 10 de Robert Kirkman et Charlie Adlard
A partir des tomes 7-8, le scénario s'accélère et toutes les certitudes des personnages sont mises à mal. J'ai été choquée de constater que Robert Kirkman est prêt à tout avec le scénario et les personnages, et la lecture n'en est que meilleure, pleine de surprises.
Ma note : 19/20


Et vous, qu'avez-vous lu ce mois-ci ?


Mieux vaut tard que jamais ! Alors que les Livraddictiens entament leur quatrième édition du challenge Livra'deux pour Pal'addict, voilà que je m'intéresse enfin à ce challenge ! Et c'est grâce à Mysweetlies qui est venue me chercher et m'a proposé de participer avec elle.

Le principe est simple : chacune choisit, dans la PAL de l'autre, trois livres qu'elle aimerait que l'autre lise. Sur ces trois livres, on choisit celui que l'on veut lire, et voilà !

Mysweetlies et moi avons grosso modo les mêmes goûts en matière de lecture, le challenge s'annonce donc palpitant !


Mysweetlies a choisi dans ma PAL :

          

Comme c'est un auteur que j'ai envie de découvrir depuis longtemps, j'ai choisi Au sud de la frontière, à l'ouest du soleil de Haruki Murakami.


J'ai choisi dans la PAL de Mysweetlies :

          

Mysweetlies a choisi Une place à prendre de J.K. Rowling.


Nous avons jusqu'au 30 avril pour lire le livre que nous avons choisi et en faire une chronique sur notre blog.

Pour participer au challenge Livra'deux pour Pal'addict, rendez-vous sur le forum Livraddict.