Un clown massacreur d'enfants, une ambiance glauque dans une petite ville de la province américaine, c'étaient les seules choses que m'évoquaient Ça, l'incontournable roman de Stephen King. Pour ne pas rester dans le flou, j'ai décidé d'en avoir le cœur net et de lire ce gros pavé qui me faisait frissonner d'avance. Résultat : j'ai adoré ce livre dont j'ai englouti les deux tomes l'un après l'autre.

L'horreur de l'inconnu
Derry, Maine, 1984. Vingt-sept ans après avoir affronté des événements terribles qu'ils auraient préféré oublier, Bill, Ben, Eddie, Richie, Beverly et Mike se retrouvent dans leur ville natale pour accomplir le serment qu'ils s'étaient fait petits : mettre un terme à Ça, cet étrange phénomène, que l'on croise le plus souvent sous la forme d'un clown, lié à des meurtres et à des disparitions d'enfants. Dans ce face à face final, ils vont devoir affronter leurs peurs les plus intimes, car Ça est bien plus qu'un clown meurtrier...

Je vous préviens tout de suite : lorsque vous ouvrez Ça, vous plongez dans une ambiance glauque et moite faite d'angoisse et d'étrange que des génies que Stephen King ou Alfred Hitchcock savent si bien créer. Personnellement, j'ai adoré cette atmosphère peu rassurante et suspicieuse qui vous fait, par la suite, vous méfier des bouches d’égouts que vous croisez dans la rue (et là, c'est véridique !). Dans cette ambiance, Stephen King construit une intrigue qui se dévoile peu à peu, comme sortant d'une fumée épaisse, dans le but de vous faire aussi peur qu'aux personnages du roman.

Et je dois dire que tout cela fonctionne à merveille : l'auteur invente des créatures et des scènes absolument terrifiantes (la scène du lavabo !) que je n'aimerais pour rien au monde vivre dans la réalité. Les descriptions sont criantes de réalisme et, encore une fois, Stephen King se distingue par son style si précis, si détaillé, son art de la digression et son imagination foisonnante qui lui sort d'on ne sait où. Grâce à une habile construction narrative qui alterne les événements passés et présents, il parvient à garder le suspense intact et toujours plus insoutenable durant les 1500 pages que constituent le roman, ce qui est assez remarquable pour être souligné. 

Vous l'avez compris, j'ai plus qu'adoré ce roman si particulier que j'ai eu du mal à quitter. Encore une fois, Stephen King ne m'a pas déçue, bien au contraire. Si vous n'êtes pas trop sensibles et que vous avez envie de frissonner avec une histoire à dormir debout, lisez Ça.

Ça de Stephen King, Le Livre de Poche, rééd. 2002, 799 pages (tome 1) et 638 pages (tome 2)


Vous vous souvenez peut-être de l'incroyable coup de cœur que fut pour moi le premier roman de Yannick Grannec, La Déesse des petites victoires, découvert en 2012.

A l'occasion de sa sortie poche le 2 janvier 2014, j'avais envie de partager avec vous ce coup de coeur, et d'offrir à 5 d'entre vous la possibilité de gagner un exemplaire de ce roman aux éditions Pocket. Pour tout savoir sur ce concours, regardez cette vidéo :


Comment participer ?
- Laisser un commentaire sous cet article ou sous la vidéo Youtube en me confirmant votre participation et en m'indiquant quel livre vous avez préféré lire cette année.
- Le concours se déroule du dimanche 22 décembre 2013 au samedi 4 janvier 2014 à minuit. Il est ouvert à la France métropolitaine, à la Belgique, à la Suisse et au Luxembourg.
- Les 5 gagnants seront tirés au sort et annoncés sur ce blog et sur Youtube le dimanche 5 janvier 2014.

Bonne chance et soyez nombreux à participer !

Je remercie chaleureusement les éditions Pocket, partenaire de ce concours.


Pourquoi l’argent a-t-il tant de valeur dans notre société mondialisée ? C’est à cette question que tente brillamment de répondre Douglas Kennedy dans Combien ?, édifiant séjour au cœur de la finance mondiale.

Voyage au pays des devises
Pourquoi accorde-t-on tant d’importance et de valeur à l’argent ? C’est en partant de cette question en apparence simple que Douglas Kennedy entreprend, au début des années 90, sa réflexion sur la place de choix qu’occupe l’argent dans la société mondialisée. Alors qu’il n’est pas encore devenu l’écrivain mondialement célèbre que nous connaissons, il entame ce récit de voyage, comme il se plaît à le qualifier, qui le mène sur les plus grosses (mais aussi les plus insolites) places boursières de la planète, avec toujours cette même quête : la valeur de l’argent. 

Une chose m’a frappée dès les premières pages et tout au long de la lecture de ce petit livre : 20 ans après, alors que le monde traverse une crise économique qui tend à s’éterniser, l’argent occupe toujours la même place dans nos vies. Que ce soit en Occident, au Moyen-Orient ou en Orient, l’argent fait rêver et l’opulence et la richesse sont partout liés à ce sentiment curieux et paradoxal mêlé de sécurité et d’urgence : il faut amasser autant que l’on peut pour être en sécurité, avant que ne vienne la chute. Car si l’on peut devenir excessivement riche en quelques années en sachant assurer ses placements, la chance peut tourner et l’on peut être ruiné du jour au lendemain. 

Ces enseignements, Douglas Kennedy les tire en interrogeant les traders et barons de la finance des quatre coins du monde, de Londres à Sydney, en passant par Singapour et Casablanca, et dont les témoignages animent le récit. C’est d’ailleurs cet aspect qui rend la lecture de Combien ? si facile et si agréable : construit comme un documentaire, le livre est écrit comme un roman, succession d'anecdotes et de rencontres, dans lequel on retrouve déjà le style fluide et les dialogues aérés que l’on connaît dans les romans de Douglas Kennedy. 

A lire comme une enquête de l’auteur qui viendra enrichir sa culture personnelle, Combien ? n’en reste pas moins un excellent récit édifiant sur le rôle de l’argent.

Combien ? de Douglas Kennedy, Pocket, 2013, 288 pages

Je remercie chaleureusement les éditions Pocket qui m'ont gracieusement envoyé ce livre.


Du Stephen King, un Trône de Fer et de l'humour pour se changer les idées : que demander de mieux pour un programme de lecture ?

Livres cités :
♦ Ça de Stephen King
Le Trône de Fer, intégrale 1 de George R.R. Martin
Demain, j'arrête de Gilles Legardinier


Et vous, quel est votre programme ?

Une lecture, un avis court, une note !
Pour lire mes avis détaillés (quand il y en a) sur chaque livre, cliquez sur le titre.

Novembre, mois tranquille côté lecture, durant lequel j'ai tout de même réussi à garder mon rythme "de croisière", avec 4 livres lus, dont 100 % de bonnes surprises.



Coup de coeur pour cet excellent thriller scientifique par lequel j'entre dans l'univers de Franck Thilliez. J'ai adoré ce roman et j'ai hâte de lire ses autres livres !
Ma note : 20/20



Un roman remarquablement bien écrit, qui a fait naître chez moi une angoisse comme j'en avais rarement ressentie avec un livre. Chapeau à l'auteur de ce huis clos qui ne plaira pas à tout le monde.
Ma note : 18/20



Combien ? de Douglas Kennedy
Un bon récit de voyage édifiant qui nous emmène au cœur du petit monde de la finance. Un livre instructif, agréable et parfois inquiétant sur notre rapport à l'argent.
Ma note : 15/20



Ça, tome 1 de Stephen King
Quelle histoire ! Même si ce premier tome est un peu lent à démarrer et consiste surtout à planter le décor, l'intrigue et les personnages, le suspense devient rapidement insoutenable. Résultat : je n'ai pas pu attendre et j'ai directement attaqué le tome 2.
Ma note : 18/20


Et vous, qu'avez-vous lu ce mois-ci ?


Parce qu'elle est l'auteur dont tout le monde parle, tant dans la presse que sur la blogosphère, j'avais depuis quelque temps envie de découvrir l'univers de Laura Kasischke. C'est désormais chose faite avec Esprit d'hiver, un roman déroutant mais bourré de talent.

Huis clos sous la neige
Au matin de Noël, Holly, qui s'est réveillée plus tard que prévu, se retrouve seule avec sa fille adoptive Tatiana pour préparer le déjeuner traditionnel. Alors qu'une tempête de neige se lève et que les invités se décommandent les uns après les autres, Holly est saisie d'un sentiment étrange qui augmente à mesure que sa fille, d'habitude si affectueuse, se comporte de manière froide et inquiétante. Au fur et à mesure que la journée avance, l'angoisse de Holly ne fait que prendre une ampleur de plus en plus dramatique...

L'angoisse. C'est le mot qui, je crois, résume le mieux Esprit d'hiver. Elle prend racine dès les premières lignes et grossit comme une boule durant toute la lecture du roman. L'angoisse est telle que, plus on s'enfonce dans la lecture, plus le malaise est grand et les pauses nécessaires. Résultat : il m'a fallu 4 jours entiers pour lire les 276 pages qui composent le livre, tant j'avais besoin de "souffler" entre chaque temps de lecture.

Ce sentiment mis à part, je dois avouer que ce roman est incroyable. Incroyable par la tension que l'auteur impose, dès la première phrase et jusqu'à la fin du livre, par le biais de digressions qui semblent hors de propos mais prennent, au final, tout leur sens. Incroyable par cette capacité qu'a Laura Kasischke de transmettre de son personnage au lecteur une angoisse étouffante digne des histoires les plus effrayantes. Incroyable, enfin, par cette faculté de tenir son lecteur en haleine dans un huis clos où, au final, il ne se passe pas grand chose.

Véritable ovni par rapport à tout ce que j'ai lu jusqu'à présent, Esprit d'hiver est le genre de roman dont les dernières phrases changent radicalement votre point de vue sur tout ce qui les a précédées. En définitive, c'est un roman très psychologique qui vous mettra les nerfs à vif.

Esprit d'hiver de Lara Kasischke, Christian Bourgois Editeur, 2013, 276 pages

Je remercie chaleureusement Priceminister qui m'a gracieusement envoyé ce livre dans le cadre des Matchs de la rentrée littéraire. 


Depuis le temps que je voulais lire un roman de Franck Thilliez, c'est enfin chose faite avec Atomka. Et je dois avouer que je ne suis pas du tout déçue par ce thriller addictif, exactement comme je les aime.

L'atome, pour le meilleur et pour le pire
Lorsqu'un journaliste est retrouvé mort de froid dans un congélateur, les enquêteurs ne savent pas encore dans quoi ils s'engagent. En suivant les maigres indices dont ils disposent, Franck Sharko et Lucie Henebelle, équipiers à la police criminelle, découvrent ce sur quoi enquêtait le journaliste : une sombre histoire qui remonte à la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, en 1986, et qui les mènera au cœur de la recherche scientifique sur l'atome...

En attaquant Atomka juste après le Petit dictionnaire amoureux de la science de Claude Allègre, le sujet du nucléaire était encore tout frais dans ma tête. Sacrément bien documentée, l'intrigue est passionnante, le rythme vif et j'ai été tenue en haleine du début à la fin. 

Alors qu'Atomka est la troisième aventure du couple Sharko/Henebelle, je n'ai pas été perdue dans l'intrigue et n'ai pas été gênée par le fait de n'avoir pas lu les deux volets précédents. Même si l'auteur fait quelques allusions au passé de la relation Sharko/Henebelle qui semble déjà bien évoluée, il s'efforce toujours de rappeler les faits de manière succincte, de sorte que l'on comprend rapidement de quoi il est question. Très attachants, Franck Sharko et Lucie Henebelle sont dotés, à la fois en tant que personnages et en tant que couple, d'une dimension psychologique très intéressante qui m'a donné envie de suivre leurs aventures.

Enfin, le point fort de ce roman est pour moi l'écriture : dans un style vif, aux descriptions ultra-réalistes et sans la moindre longueur, Franck Thilliez nous transporte dans un monde où la science est capable de bien des choses, et pas que pour le bien de tous.

Vous l'aurez compris : j'ai adoré ce livre et n'ai qu'une hâte, lire les autres aventures de Franck Sharko et Lucie Henebelle !

Atomka de Franck Thilliez, Pocket, 2013, 604 pages

A lire également :
Le syndrome E et GATACA (Saga Sharko/Henebelle, tomes 1 et 2)
Angor (Saga Sharko/Henebelle, tome 4)

Qui était Einstein ? Qu’est-ce qu’un atome ? Comment connaît-on l’âge de la Terre ? Dans son Petit dictionnaire amoureux de la science, Claude Allègre lève le voile sur les énigmes de la nature et raconte la science de manière passionnée et passionnante. 

La science à la portée de tous 
La Science avec un grand S et toutes ses disciplines m’ont toujours fascinée. De quoi sommes-nous faits ? Comment l’univers a-t-il été créé ? Comment la nature fonctionne-t-elle ? Ce sont là des questions que je me suis posée plus d’une fois. Malheureusement, je fais partie de ces gens que l’enseignement scientifique au collège puis au lycée (à quelques exceptions près, je dois avouer avoir eu un ou deux professeurs passionnants) a plutôt contribué à éloigner des sciences qu’à l’en rapprocher… 

Avec le Petit dictionnaire amoureux de la science, j’ai vécu une expérience fabuleuse : non seulement j’ai trouvé la réponse à la plupart des questions que je me posais, mais j’ai en plus réalisé que non, je n’étais pas hermétique à la science, que oui, j’aimais même ça et que mon désamour n’était dû qu’au fait que l’on ne m’avais jamais réellement expliqué les choses de façon simple et captivante

Dans ce gros livre qui se lit avec passion, Claude Allègre égrène donc les lettres de l’alphabet en les peuplant de théories, de concepts scientifiques et de biographies succinctes de grands hommes de sciences. Il explore là toutes les disciplines scientifiques au sens propre du terme, c’est-à-dire basées sur l’observation de la nature, excluant donc les mathématiques (auxquelles il consacre tout de même une entrée, ce qui me va très bien). 

Physique, chimie, biologie, géologie, astrophysique, mécanique et j’en passe, tous les grands concepts, notions, théories et penseurs relatifs à ces disciplines sont expliqués de manière détaillée mais compréhensible pour le néophyte. Et c’est le point fort de ce livre : le discours est vulgarisé sans être grossièrement caricaturé (néanmoins, ne me demandez pas de vous ressortir la théorie de la relativité, n’exagérons rien). 

Enfin, il faut savoir que Claude Allègre, ancien ministre et connu pour ses positions, notamment sur le réchauffement climatique, fait passer quelques opinions personnelles non sans intérêt, dont certaines m’ont d’ailleurs beaucoup fait sourire (lisez l’entrée « Descartes »). 

En bref, si vous êtes à la recherche d’un livre de vulgarisation scientifique complet et passionnant, ne cherchez plus, vous l’avez trouvé ! 

Petit dictionnaire amoureux de la science de Claude Allègre, Pocket, 2013, 744 pages

Je remercie les éditions Pocket qui m'ont gracieusement offert ce livre.


Tiré au sort dans ma PAL alors qu'il y dormait depuis plus d'un an, Un père idéal s'est révélé être un thriller dur, touchant, poignant, mais efficace et à l'écriture surprenante. 

Tel père, tel fils
Edward Hunter revient de loin : il n'a que neuf ans lorsque son père est arrêté pour le meurtre d'un nombre incalculable de prostitués. Dès lors, Edward est sous le feu des projecteurs : ce gamin à la gueule d'ange deviendra-t-il, comme son père, un serial killer ? Toute sa vie, Edward s'est battu contre cette idée. Devenu citoyen modèle, il a tout fait pour oublier son passé. Jusqu'au jour où son épouse est froidement assassinée sous ses yeux par les braqueurs d'une banque. Commence alors pour Edward un périple à travers Christchurch, guidé par la vengeance...

Alors qu'il mettait en scène, dans son premier roman, Un employé modèle, un tueur froid, manipulateur et pas tellement sympathique, Paul Cleave fait ici clairement appel à l’empathie du lecteur. Et ça n'est pas bien difficile de s'attacher à ce pauvre Edward, contre lequel le sort semble s'acharner avec une injustice révoltante. Car au fond, la vengeance d'Edward est guidée par le désespoir d'un homme qui, en quelques secondes, a tout perdu. Avec maladresse et stupeur, le père de famille se découvre capable d'accomplir les actes les plus monstrueux.

Si l'intrigue est finalement assez prévisible, c'est dans la description de ces actes monstrueux qu'excelle Paul Cleave, et c'est à se demander si l'auteur ne traîne pas derrière lui un passé de tueur en série ! Les scènes de meurtres (car il y en a plus d'une dans ce roman) sont non seulement archi-violentes, mais surtout terriblement réalistes, et je ne peux que conseiller à ceux que la vue du sang effraie de ne pas s'aventurer dans la lecture de ce livre. J'ai été littéralement scotchée par le niveau de détail des descriptions, tout comme par l'extraordinaire capacité de Paul Cleave à restituer la douleur du deuil et du désespoir avec un réalisme saisissant.

Gore et poignant, Un père idéal est un thriller à la dimension tragique, qu'il ne vaut mieux pas lire si l'on est un peu déprimé. Malgré une intrigue et surtout une fin prévisibles, c'est un roman remarquable par la psychologie de ses personnages et son écriture.

Un père idéal de Paul Cleave, Le Livre de Poche, 2012, 429 pages


Vous vous souvenez probablement de mon enthousiasme suite à la lecture du Journal de Bridget Jones en mars dernier, alors que je frôlais la panne de lecture. Rebelote ce mois-ci, c'est dans ces mêmes conditions de coup de mou littéraire que j'ai tiré de ma PAL le tome 2, L'âge de raison. Ce qui me permet de confirmer une chose : Bridget Jones est le remède anti-déprime par excellence !

Bridget, la copine que j'aimerais tant avoir
C'est vrai, elle a tout pour elle, Bridget Jones : elles est drôle, gentille et très dévouée à ses amis. Elle fume un peu trop et croit surtout trop ce qu'il est écrit dans ces guides psychologiques pour célibataires, mais je lui pardonne, parce qu'elle me fait vraiment beaucoup rire. D'ailleurs je ne suis pas la seule : alors que je lisais le roman dans le métro, un jeune homme, qui visiblement lisait par-dessus mon épaule depuis quelques bonnes minutes, m'a demandé quel roman je lisais parce que, vraiment, c'est très drôle !

Dans ce tome, on retrouve tous les ingrédients qui avaient fait le succès du premier : un style journal intime, truffé d'exclamations et d'onomatopées qui collent au personnage de Bridget, des situations cocasses hilarantes et une histoire qui, bien qu'un brin moins intéressante que celle du tome 1, se lit toute seule.

Bref, la saga Bridget Jones est le nec plus ultra pour se dérider, souffler un grand coup quand on travers une petite déprime. Et avec le tome 3 en cours d'écriture, on n'a pas fini de s'amuser. Chouette !

Bridget Jones : L'âge de raison de Helen Fielding, J'ai Lu, 2004, 404 pages

Qu'elle était longue, cette absence ! Longue mais bénéfique, aussi. 

Il m'a fallu, ces deux derniers mois, faire une pause indispensable et considérablement stopper ma présence sur Youtube et, vous l'aurez remarqué, sur le blog. 

La faute à de nombreuses raisons, parmi lesquels beaucoup de fatigue, un projet personnel qui m'a demandé (et me demande encore) beaucoup de temps et d'énergie, et une envie de bloguer et de faire des vidéos de moins en moins présente, et qui aurait, j'en suis certaine, totalement disparu si je m'étais forcée à écrire et à filmer.

Cela fait plusieurs semaines que l'envie de faire des vidéos m'est revenue. J'y ai pas mal réfléchi et ce week-end, ça y est, je me suis lancée. J'espère sincèrement réussir à repartir sur un rythme constant, et vous proposer des vidéos de qualité que vous puissiez apprécier pleinement.

Aussi, je fais appel à vos suggestions : quel genre de vidéos aimeriez-vous trouver sur ma chaîne, en plus des habituels rendez-vous Acquisitions et Dernières lectures ? Des chroniques détaillées ? Des vidéos thématiques ? Dites-moi tout dans les commentaires !

Et sur ce, je suis très heureuse de vous retrouver et vous laisse avec mes dernières acquisitions.

Une lecture, un avis court, une note !
Pour lire mes avis détaillés (quand il y en a) sur chaque livre, cliquez sur le titre.

15 jours que je n'ai pas écrit une ligne sur ce blog, il était temps ! J'en profite d'ailleurs pour vous remercier de votre soutien, puisque vous êtes toujours nombreux à venir visiter ce blog et à me suivre sur Youtube, malgré mon absence prolongée, due à des projets qui me demandent toute mon énergie. Je vous rassure, je ne suis ni malade, ni déprimée, je manque simplement de temps pour toutes mes occupations. Merci pour les gentils messages que certains d'entre vous m'ont envoyés et j'espère sortir de mon tunnel très bientôt !

Aujourd'hui donc, je sors la tête de l'eau pour partager avec vous mes lectures du mois d'octobre. Mon rythme de lecture est toujours aussi lent, mais régulier, puisque j'ai lu 4 livres ce mois-ci, parmi lesquels deux gros pavés qui pourraient compter double ;-).



Un thriller ésotérique dans lequel je me suis sentie un peu perdue, puisqu'il s'agit du huitième tome d'une saga, et que je ne le savais pas. Globalement, je n'ai pas été convaincue par ce roman et son personnage principal aux aventures un peu trop "grosses" pour être vraisemblables.
Ma note : 12/20



L'Âge de raison de Helen Fielding
Après le flop Giacometti-Ravenne, j'ai fait appel à ma bonne copine Bridget Jones pour ne pas laisser la panne de lecture s'installer. Efficacité redoutable ! Même s'il est un cran en dessous du premier tome, L'Âge de raison m'a fait rire et la compagnie de Bridget m'a clairement remonté le moral.
Ma note : 16/20



Un père idéal de Paul Cleave
C'est le livre que j'ai tiré au sort dans ma PAL pour ce mois-ci, et je ne regrette pas du tout ! J'avais adoré Un employé modèle, celui-ci est tout aussi bon bien que beaucoup plus sombre. Dans ce roman, Paul Cleave fait appel à l'ampathie du lecteur et se révèle particulièrement doué pour décrire le désespoir et les coups de folie qui peuvent en résulter. Un thriller à dévorer !
Ma note : 16/20



Petit dictionnaire amoureux de la science de Claude Allègre
Cela faisait longtemps que j'avais envie de relire un ouvrage de vulgarisation scientifique. Celui-ci explore toutes les disciplines scientifiques basées sur l'observation de la nature (donc pas de mathématiques) et contient des entrées très, très intéressantes. Ce livre est idéal pour ceux qui souhaitent avoir une idée globale des termes, théories et génies des sciences sans avoir à se plonger dans des ouvrages incompréhensibles.
Ma note : 18/20


Et vous, qu'avez-vous lu ce mois-ci ?


Un mystérieux secret mêlant Templiers et franc-maçons, initié au XIIème siècle et encore jalousement gardé de nos jours. Sur le quatrième de couverture, Le Temple noir s'annonçait trépidant, addictif et plein de suspense. C'était sans compter une intrigue à rallonge et un commissaire Marcas qui ne m'a pas du tout convaincue...

Templiers vs. Franc-maçons
Il faut dire que, dès le départ, je suis partie avec un handicap de taille : lorsqu'il m'a été proposé par les éditions Pocket, j'ai choisi Le Temple noir pour son quatrième de couverture et son genre prometteur, le thriller ésotérique, sans avoir compris qu'il s'agissait du huitième tome d'une série (oui, quelquefois, mes neurones ne sont pas parfaitement connectés). Et autant vous dire que cette erreur est préjudiciable, puisque les auteurs passent leur temps à faire référence aux événements qui se sont déroulés dans les sept tomes précédents. En m'aidant des notes de bas de page, de l'avant-propos et d'un peu de jugeote, j'ai réussi à comprendre tant bien que mal les relations de cause à effet qui peuplent l'intrigue, mais je suis clairement passée à côté d'une bonne partie du livre.

D'une manière générale, j'ai plutôt apprécié ce roman, mais ma lecture s'est révélée assez pénible en raison de l'intrigue trop longue et du personnage principal, le commissaire Antoine Marcas, qui ne m'a à aucun instant paru vraisemblable. Après avoir découvert le trésor des Templiers dans le tome précédent, le policier franc-maçon (si vous l'oubliez, il vous sera assez répété que Marcas est un "frère") est ici aux trousses d'un ancien franc-maçon anglais qui a quitté son obédience pour se consacrer à la quête du secret (après le trésor) des Templiers, et qui passe son temps à zigouiller des prêtes et à déterrer des reliques du Moyen-Âge. Je force un peu le trait, certes, mais j'ai eu un peu de mal à gober ce savant mélange de Templiers, de franc-maçons, de complots ourdis par les Etats et le Vatican, le tout reposant sur les épaules étroites d'un commissaire de police français (mais franc-maçon) spécialisé dans les affaires ésotériques.

Malgré cela, Le Temple noir présente de bons côtés : un style réellement bon et des scènes très réalistes (notamment les scènes de torture), une intrigue "historique" très intéressante et des de réels moments de suspense. Néanmoins, ces avantages sont diminués par une trame beaucoup trop longue, au rythme inégal, qui fait parfois perdre le fil conducteur

Malgré des points positifs, Le Temple noir est donc pour ma part une lecture en demi-teinte, qui m'aurait probablement rendue plus enthousiaste si j'avais lu les tomes précédents.

Le Temple noir d'Eric Giacometti et Jacques Ravenne, Pocket, 2013, 730 pages


Elle semble si forte, si sûre d'elle et pourtant il suffit de si peu pour la terroriser. Thriller psychologique machiavélique, Juste une ombre est un roman fascinant, terrifiant et terriblement excitant !

La proie de l'ombre
Cloé a réussi : à moins de quarante ans, elle est sur le point de devenir PDG de l'agence de communication dans laquelle elle travaille. Dévorée par l'ambition, elle ne fait qu'une bouchée des faibles et n'hésite pas à écraser les autres pour s'imposer. Jusqu'à ce qu'un soir, dans la rue, une étrange silhouette lui donne la peur de sa vie. Après cette nuit, rien ne sera plus comme avant : Cloé se sent traquée par l'ombre, sans jamais pouvoir le prouver. Jusqu'à tout perdre...

Juste une ombre est de ces romans qui, une fois commencés sont, tels une bombe à retardement, impossibles à désamorcer. Dès les premières pages, vous vous retrouvez happé par une intrigue folle qui vous laissera hors d'haleine. Comme une corde tendue en permanence, le suspense est à son comble du début à la fin, et s'avère particulièrement insoutenable dans les derniers chapitres.

Dans ce roman, Karine Giebel rassemble tous les ingrédients qui font un excellent thriller : une intrigue semblant tout droit sortie de l'imagination d'un psychopathe, un rythme palpitant, des personnages profonds et des rebondissements auxquels personne ne s'attend. Le tout est servi par une plume ferme, un style travaillé, au juste milieu entre description et dialogues.

Premier roman de Karine Giebel que je lis, Juste une ombre m'a fait frissonner, vibrer, m'a terrifiée et m'a hantée. Bref, c'est un sans faute.

Juste une ombre de Karine Giebel, Pocket, 2013, 606 pages

Une lecture, un avis court, une note !
Pour lire mes avis détaillés (quand il y en a) sur chaque livre, cliquez sur le titre.

Septembre a démarré pour les chapeaux de roues pour moi côté boulot, et j'ai eu beaucoup moins de temps pour la lecture. Et ce rythme semble bien parti pour durer. Néanmoins, j'ai réussi à lire 4 livres ce mois-ci, tous de bonnes surprises ! 



Un bon thriller psychologique très bien écrit, mais qui souffre de la soumission de Colombe, le personnage principal. Le roman aurait mérité un peu plus de "peps".
Ma note : 14/20



Une belle chronique du New York des années 50, à travers le quotidien de cinq jeunes dactylos. Un roman au charme désuet, qui se lit comme un documentaire.
Ma note : 15/20


     

Un double livre très drôle, qui décrypte avec beaucoup d'humour les comportements humains du point de vue des chats. Idéal pour les malicieux et les amis des chats.
Ma note : 16/20



Juste une ombre de Karine Giebel
Une superbe découverte ! Un thriller psychologique exactement comme je les aime : bourré de suspense, surprenant, diabolique et terriblement bien écrit. Je vous le conseille vivement si vous n'êtes pas trop sensible et vais m'intéresser de près aux autres romans de Karine Giebel.
Ma note : 18/20


Et vous, qu'avez-vous lu ce mois-ci ?

     

Cela faisait déjà quelque temps que j’avais repéré ces deux livres qui figuraient en bonne position dans ma wish-list. Alors, lorsque les éditions Pocket m’ont proposé la version poche, j’ai évidemment sauté sur l’occasion ! Un petit livre très drôle qui plaira à coup sûr à tous les amateurs d’humour et de jeux de mots félins. 

Chat va vous faire rire !* 
Dans cette version poche, les éditions Pocket ont joué la carte de l’originalité en rassemblant les deux livres en un seul volume, d’une manière que l’on peut retrouver dans certaines éditions jeunesse par exemple : pour passer de l’un à l’autre, il suffit de retourner le livre, un format pratique et agréable, qui n’empiète pas sur le confort de lecture.

Comment aimer son maître quand on est un chat et Comment domestiquer son maître quand on est un chat adoptent tous deux le même principe : le point de vue d’un chat sur l’homme, cette grosse brute indisciplinée. Le premier se concentre uniquement sur l’amour sous toutes ses formes (de l’amour platonique à l’amour tarifé), tandis que le second est plutôt une sorte de vade-mecum, de guide de survie du chat en territoire humain (comprenant tous les trucs et astuces pour faire croire à l'homme que c'est lui, le maître du logis). C’est hilarant d’un bout à l’autre, à condition d’apprécier l’humour vache et les jeux de mots parfois un poil lourdingues.

Heureux propriétaires de chats, vous reconnaîtrez votre facétieux animal dans bien des situations, ses attitudes parfois distantes, ses bêtises, ses câlins, et vous vous reconnaîtrez vous, gaga devant cette petite boule de poil qui vous mène par le bout du nez.

Enfin, pour ceux que les minous laissent indifférents, Comment aimer son maître quand on est un chat peut être tout aussi drôle (car il se concentre bien plus sur les tares humaines que sur celles des félins), mais il perd tout de même un peu de son charme.

Comment aimer son maître quand on est un chat / Comment domestiquer son maître quand on est un chat de Monique Neubourg, Pocket, 2013, 247 pages

Je remercie chaleureusement les éditions Pocket qui m’ont gracieusement envoyé ce livre.

* Désolée pour ce jeu de mots pourri, mais je reste dans le thème et dans le ton de l'ouvrage :)


Le destin de cinq jeunes femmes travaillant comme secrétaires en attendant leur mariage. Douce chronique du quotidien de femmes ordinaires dans le New York des années 50, Rien n'est trop beau est un roman au charme désuet, à lire comme un documentaire.

Sois belle et marie-toi
Caroline, April, Barbara, Gregg et Mary Agnes, toutes ont un point commun : elles attendent patiemment le jour de leur mariage pour qu'enfin leur (vraie) vie commence. En attendant leur heure, elles travaillent au pool des dactylo d'une grande maison d'édition. Pour certaines comme Mary Agnes, ce boulot n'est qu'une obligation sociale, histoire d'occuper leur temps utilement avant de trouver un homme à épouser. Pour d'autres comme Caroline, ce passe-temps se transforme en véritable sacerdoce, donnant un sens à leur vie. 

Prises en tenaille entre le boom libertaire de l'époque et le poids des conventions toujours présentes, les cinq jeunes femmes sont à la fois témoins et actrices de l'évolution en profondeur de toute la société américaine. Si elles ont désormais accès à des postes clés, il semble naturel qu'une femme démissionne lorsqu'elle se marie pour vivre au crochet de son époux. Alors que les jeunes hommes réclament à corps et à cri des relations sexuelles hors mariage, une femme qui n'est pas vierge avant de s'être mariée est encore considérée comme une traînée. 

Enorme succès de librairie à sa parution en 1958, Rien n'est trop beau décrit l'évolution de la femme dans une société encore largement dirigée par les hommes. Pour l'écrire, Rona Jaffe s'est inspirée des quatre années qu'elle a passées comme secrétaire dans une maison d'édition, et s'inspire donc de sa propre expérience pour décrire le quotidien de ses personnages. Résultat, le récit est authentique, vivant et a la portée d'un documentaire. C'est la charmante chronique d'une époque qui n'est finalement pas si lointaine de la nôtre...

Rien n'est trop beau de Rona Jaffe, le Livre de Poche, réédité en 2012, 669 pages


C’est après en avoir vu de nombreuses éloges sur la blogosphère que j’ai entamé la lecture, cet été, du Voisin de Tatiana de Rosnay. Moi qui n’avais encore rien lu de cet auteur, j’ai plutôt apprécié ce thriller psychologique qui manque néanmoins de piquant. 

L’enfer, c’est le voisin du dessus 
Colombe Barou est une femme ordinaire, sans histoire. Epouse et mère, elle ne fait d’ombre à personne et mène une vie plate et sans relief. Lorsqu’elle emménage dans son nouvel appartement, sa vie bascule. La raison de cette descente aux enfers ? Un voisin du dessus tyrannique et machiavélique qui s’évertue méthodiquement à lui gâcher l’existence… 

Mon avis sur ce roman est assez paradoxal : j’ai réellement apprécié sa lecture (bien que je n’ai pas été littéralement « plongée » dedans), mais les remarques qui me viennent à l’esprit à l’heure d’écrire cette chronique sont plutôt en demi-teinte. Pour moi, ce roman, alors qu’il s’ouvre sur une intrigue au potentiel fort, manque de piquant à cause d’une unique chose : le personnage de Colombe. En effet, l’héroïne, omniprésente et unique point de focalisation du récit, est gauche, mollassonne, cul-cul. Bref, elle manque cruellement de caractère et son manque de personnalité affecte directement le rythme du roman, sans qu’aucun personnage plus « punchy » (à part peut-être sa sœur, mais elle n’apparaît pas si souvent) ne vienne contrebalancer et cadencer l’ensemble. 

Au niveau de l’intrigue, j’ai été réellement surprise par le caractère machiavélique, voire désaxé du voisin de Colombe. Je ne m’attendais pas vraiment à un tel comportement et j’espère ne jamais croiser une personne de ce genre dans ma vie. 

Côté style, j’ai trouvé l’écriture de Tatiana de Rosnay sobre, très axée sur la psychologie des personnages. On est là en plein centre des émotions de Colombe, et l’effet obtenu est plutôt réussi. 

Ainsi, malgré un personnage principal que j’aurais aimé secouer par moments, j’ai plutôt passé un bon moment avec Le Voisin, sans toutefois pouvoir qualifier ce roman d’inoubliable. 

Le Voisin de Tatiana de Rosnay, France Loisirs, rééd. 2012, 248 pages


Quel plaisir de retrouver les personnages si attachants de la trilogie de Katherine Pancol. Ce roman frais, touchant et optimiste a embelli mon été et c'est avec un pincement au cœur que j'ai achevé cette trilogie.

Les amoureux sont tristes quand ils sont seuls
Après la tragédie à laquelle elle a dû faire face (dans La valse lente des tortues), Joséphine est rongée par le doute et la culpabilité. Celle qui a accompli tant de choses se rabaisse à nouveau. Encouragée par son éditeur, ses filles et son amie Shirley, elle relève enfin la tête et s'atèle à l'écriture d'un nouveau roman. 

Dans ce troisième tome, les personnages continuent leur évolution : Hortense poursuit sa quête de célébrité dans le monde de la mode, Zoé entre dans l'adolescence, Alexandre apprend à vivre sans sa mère, Henriette prépare sa vengeance, et j'en passe et des meilleures. C'est un réel plaisir de tous les retrouver, de partager les petits et grands moments de leur vie. Une fois encore, Katherine Pancol prouve que ses personnages ne sont pas seulement des êtres de papier, mais de véritables êtres auxquels le lecteur s'attache comme à de vraies personnes.

Ici, plus que dans les deux tomes précédents, l'amour occupe une place centrale. Joséphine et Philippe, Hortense et Gary, Zoé et Gaétan, Shirley et son mystérieux inconnu... que l'on ait 15, 20 ou 40 ans, être amoureux rend toujours tout chose et donne des papillons dans le ventre. On se tourne autour, on s'aime, on se hait, on se repousse, avant d'enfin tomber dans les bras l'un de l'autre. Avec beaucoup de simplicité, Katherine Pancol décrit parfaitement les comportements que l'amour peut engendrer.

A la fois extraordinaires et pleines de simplicité, les aventures que vivent les personnages du roman sont une belle tranche de vie dans laquelle chacun pourra se reconnaître. En créant des personnages auxquels chaque lecteur peut s'identifier, Katherine Pancol a fait la force de sa trilogie, qu'il est décidément bien difficile de refermer.

Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi de Katherine Pancol, Le Livre de Poche, 2011, 939 pages

Lisez mon avis sur :


Devant le matraquage médiatique dont il a fait l'objet, c'est par curiosité que je me suis décidée, après plusieurs mois d'hésitation, à me lancer dans la lecture de Cinquante nuances de Grey. Hésitation qui aurait dû me mettre la puce à l'oreille : rarement une lecture aura été pour moi aussi pénible et dénuée d'intérêt.

Le grand amour commence par SM...
Quiconque a un tant soit peu écouté le bruit qui a accompagné la sortie du livre en connaît l'histoire : Anastasia Steele, naïve étudiante en littérature, fait la rencontre de Christian Grey, homme d'affaires richissime à l'ego surdimensionné. Ayant mis le grappin sur la jeune donzelle, Grey la harcèle jusqu'à ce que celle-ci accepte de partager avec lui ses fantasmes sado-masochistes...

J'ai certes un peu forcé le trait dans mon résumé de l'intrigue, mais pas tant que ça finalement. Parce que la première chose que je dois vous signaler, c'est que ce roman est dépourvu d'intrigue : les choses sont posées pratiquement dès le départ, et les 500 pages du bouquin consistent à enchaîner les scènes érotiques dans des lieux différents. Ah si, entre deux ébats, vous avez également droit aux épanchements coupables de la pauvre Ana, qui comprend qu'elle se fait rouler dans la farine par un pervers, ce qui ne l'empêche pourtant pas de se jeter à nouveau dans ses bras à la prochaine rencontre. 

Comprenez-moi bien : le sujet sado-masochiste en soi ne me dérange pas, mais encore faut-il que l'intrigue soit intéressante. D'ailleurs, les scènes érotiques qui pullulent dans ce livre ne sont pas si choquantes que l'on veut bien nous le faire croire : ouvrez n'importe quel roman contemporain (Blue Jay Way de Fabrice Colin, par exemple), et vous y trouverez des scènes plus réalistes et parfois plus dérangeantes. Ici, les scènes sont, à quelques détails près, toutes les mêmes, et l'on finit par vite s'ennuyer. Les personnages, creux, agaçants au possible et pas attachants pour deux sous, ne rattrapent malheureusement pas l'ensemble.

Enfin, la dernière chose que je déplore dans ce livre est le style : pauvre, redondant et vulgaire. Les répétitions y sont tellement nombreuses que vous pouvez prédire à l'avance quels mots seront utilisés pour décrire les (mêmes) situations : "Je me mordille la lèvre intérieure", "Oh mon dieu !", "Et maintenant, je vais vous baiser, Ana Steele". Et là, nous en venons au fait : est-il indispensable, dans un roman érotique, d'user d'un langage vulgaire pour éveiller le désir du lecteur ? Pire, quel est l'intérêt de placer, dans la bouche d'une jeune fille, qui plus est étudiante en littérature, des mots comme "merde" et "oh putain" à chaque page ? Je ne suis pas une adepte du langage châtié, ne vous méprenez pas, mais je me demande simplement ce que ces jurons apportent au récit !

Bref, vous l'aurez compris, cette lecture a été très pénible et n'a éveillé aucun fantasme chez moi. J'ai été atterrée par la stupidité de l'héroïne, l'antipathie dégagée par Grey et la pauvreté de l'écriture. Il semblerait que, sur les trois tomes de la trilogie, ce premier opus soit le moins bon : je n'exclus donc pas la possibilité de lire la suite un jour. Mais ce ne sera décidément pas pour maintenant, laissez-moi me remettre de cette mauvaise expérience d'abord.

Cinquante nuances de Grey, tome 1 de E.L. James, JC Lattès, 2012, 551 pages


Une enquête rondement menée, une intrigue surprenante, un Harry Bosch toujours aussi attachant… avec Volte-face, Michael Connelly est au sommet de son art, pour le plus grand plaisir du lecteur.

Du côté de l’accusation 
Vingt-quatre ans après sa condamnation pour le meurtre d’une fillette de douze ans, Jason Jessup est relâché après qu’une analyse ADN semble le disculper. Mais le bureau du procureur de Los Angeles ne l’entend pas de cette oreille, et confie le dossier à Mickey Haller, habituellement avocat à la défense, dans le but de renvoyer Jessup en prison. Pour mener à bien cette affaire qui semble perdue d’avance, Haller impose son demi-frère, Harry Bosch, comme enquêteur et reprend le dossier depuis le début. 

Cette fois-ci, Harry Bosch partage la vedette avec son demi-frère, Mickey Haller, qui se retrouve narrateur. L’originalité de ce récit est qu’il comporte deux "pôles" : le procès, de la préparation au verdict d’une part, et l’enquête d’Harry Bosch qui lui est liée, d’autre part. Malgré quelques sous-entendus que l’on comprendra certainement mieux si l’on a lu les romans précédents de Connelly, les deux frères travaillent main dans la main pour gagner leur procès.

A mis chemin entre le polar et le thriller juridique, Volte-face est un roman diablement efficace, au suspense entier. Une fois l’intrigue mise en place, le récit se déroule de lui-même et vous assistez, comme si vous y étiez, au procès qui s’écrit sur les pages. Comme dans une bonne série judiciaire, vous êtes happé par l’intrigue et vous prenez le final en pleine face. Car Connelly, même après une vingtaine de romans mettant en scène Harry Bosch, parvient encore une fois à surprendre son lecteur, et c’est ce qui fait le succès de ses livres. 

Volte-face de Michael Connelly, Le Livre de Poche, 2013, 528 pages


Un univers tordu, une atmosphère pesante, des personnages errants dans une vie qui ne semble pas la leur... Blue Jay Way est un ovni littéraire à mi-chemin entre le thriller et le roman contemporain, où le style et le suspense règnent en maîtres. Un livre déroutant et surprenant.

L.A., antichambre de l'enfer
Jeune franco-américain en recherche d'identité, Julien devient le précepteur de Ryan, fils à la dérive d'une romancière à succès et de son ex-mari producteur à Hollywood. Il s'installe à Blue Jay Way, la somptueuse villa dans laquelle Ryan et ses amis mènent une existence dépravée et désœuvrée. Séduit par cette vie douceâtre et sans conséquences, Julien engage une relation avec Ashley, la nouvelle épouse du père de Ryan. Jusqu'à ce que sa disparition précipite le jeune homme dans un enfer brûlant où la réalité se mêle à la fiction.

Attendez-vous à être dérouté par ce roman qui mélange avec brio thriller, policier et réflexions philosophiques sur un monde moderne dans lequel il est de plus en plus dur de trouver sa place. Avec un suspense insoutenable, Fabrice Colin déploie une triple intrigue (l'histoire de Julien et deux intrigues secondaires qui n'ont, à première vue, rien en commun) de laquelle il est impossible de se détacher. Les personnages sont profonds, travaillés, et suscitent sympathie ou dégoût, mais ne laissent pas indifférent.

Ecrit dans un style pur et réaliste, parfois trash, Blue Jay Way met en scène une Los Angeles maléfique, à l'atmosphère lourde, une ville diabolique qui semble irréductiblement attirer ses habitants vers le vice. Les scènes de sexe violent, de soirées dissolues et l'oisiveté de la jeunesse dorée d'Hollywood constituent un clin d’œil insistant à l'œuvre de Bret Easton Ellis, la provocation en moins. 

S'il ne plaira certainement pas à tout le monde, Blue Jay Way est un excellent roman ultra contemporain dont le final vous mettra une claque en pleine figure.

Blue Jay Way de Fabrice Colin, Le Livre de Poche, 2013, 552 pages

Une lecture, un avis court, une note !
Pour lire mes avis détaillés (quand il y en a) sur chaque livre, cliquez sur le titre.

J'ai gardé mon rythme de lecture tranquille au mois d'août avec 4 livres : 3 tops et un gros flop !



Blue Jay Way de Fabrice Colin
Dans un univers tordu à la Bret Easton Ellis, Blue Jay Way est un roman déroutant à la frontière entre le thriller et la littérature contemporaine, dont le dénouement vous mettra une claque en pleine figure.
Ma note : 15/20



Les écureuils de Central Park sont tristes de lundi de Katherine Pancol
Ce fut un réel plaisir de retrouver tous les personnages de cette trilogie fraîche et pleine de vie et je vous avoue avoir éprouvé un pincement au cœur en refermant ce livre. Si vous n'avez pas encore lu cette trilogie, lancez-vous !
Ma note : 18/20



Volte-face de Michael Connelly
Ah, Harry Bosch, je ne me lasse toujours pas de lui ! Encore une fois, Michael Connelly signe un roman addictifsavant mélange de thriller juridique et de polar terriblement efficace et diaboliquement plaisant.
Ma note : 17/20



Cinquantes nuances de Grey d'E.L. James
Après trois lectures excellentes, il fallait bien un gros flop ! J'ai lu ce roman par curiosité, pour me forger mon propre avis, indépendant de tout ce qui peut en être dit. Et le constat est accablant : si le thème ne m'a pas choquée en soi (et ce n'est d'ailleurs pas si choquant), je me suis ennuyée tout au long de la lecture. Les personnages creux et sans saveur, l'intrigue inexistante, la répétition des mêmes scènes tout au long du livre et le style médiocre ont eu raison de ma patience.
Ma note : 8/20


Et vous, qu'avez-vous lu ce mois-ci ?



D'une histoire qui pourrait être banale, Erin Kelly a écrit un thriller au suspense insoutenable. Sombre et puissant, L'arbre au poison est un petit bijou d'une poésie envoûtante.

L'amitié toxique
Brillante étudiante au Queen Charlotte's College à Londres, Karen a une vie bien rangée et un avenir déjà tout tracé. Jusqu'à ce qu'elle rencontre Biba, une actrice en herbe exubérante qui vit dans une gigantesque demeure délabrée avec son frère Rex. Aussitôt liée à Biba par une amitié hors du commun, Karen va vivre l'été le plus inoubliable de sa vie, avant que celle-ci ne bascule...

Dès les premières pages, il est évident qu'un drame s'est produit cet été-là et a changé la vie de tous les personnages. En alternant le récit au passé et au présent de la vie de Karen, l'auteur déroule peu à peu les faits sans longueurs ni ennui. Au fil des pages, l'univers s'opacifie, le suspense devient lourd et le roman envoûtant. L'histoire de Karen et son amitié avec Biba et Rex est aussi captivante et dangereuse qu'un arbre magnifique mais vénéneux.

Avec des mots légers mais lourds d'émotion, écrits d'une plume poétique, Erin Kelly met doucement en place un univers sombre et mélancolique, un monde ensorcelant mais menaçant, où une amitié extraordinaire n'a d'égale qu'une ingratitude insensée. En refermant ce livre, j'ai ressenti un douloureux sentiment de tristesse, mais je reste éblouie par la puissance qui émane de ce premier roman au timbre si particulier.

L'arbre au poison d'Erin Kelly, Le Livre de Poche, 2013, 473 pages


Berlin, 1944. La guerre tourne mal pour l'Allemagne et les nazis aux abois tentent de faire oublier leur passé trouble pour ne pas être faits prisonniers à la libération, tandis que les civils tentent tant bien que mal de survivre aux bombardements des Britanniques. Énième fiction sur fond de Seconde Guerre Mondiale, Deux dans Berlin se démarque avec brio par son intrigue originale dénuée de pathos et son style ultra-réaliste.

A la faveur d'un raid aérien, Ruprecht Haas, ancien commerçant dénoncé à la Gestapo, parvient à s'échapper du camp de Buchenwald et regagne Berlin pour se venger de ceux qui l'ont dénoncé. Parallèlement, Hans-Wilhelm Kalterer, officier SS blessé sur le front de l'est, est rapatrié à la capitale et reprend ses fonctions d'inspecteur de la police criminelle, où il enquête sur le meurtre d'un haut fonctionnaire nazi. Au milieu des bombardements s'engage une chasse à l'homme dont le dénouement ne peut être que tragique.

Dès les premières pages, on est plongé dans l'univers chaotique d'une Allemagne agonisant sous le poids des bombes alliées. Civil ou nazi, bon ou mauvais, chaque individu doit mener une lutte de tous les instants pour survivre au prochain bombardement, une journée de plus. Au centre de ce tableau, les deux protagonistes, Haas et Kalterer, évoluent tant bien que mal, guidés par leur quête de vengeance et de vérité. Au fil des chapitres, on en apprend plus sur le passé de ces deux hommes que tout semble opposer. Mais s'il est une chose à retenir de la guerre, c'est que si les nazis sont des sales types, les civils ne sont pas tous des enfants de chœur et chacun a, à un moment ou à un autre, sa responsabilité dans les déportations, la violence et l'horreur.

Avec un style très réaliste qui montre la guerre en gros plan, Richard Birkefeld et Göran Hachmeister signent là un roman original et très documenté. Malgré les scènes atroces, Deux dans Berlin est un livre passionnant qui propose, sans tomber dans le pathétique facile, une réflexion profonde sur la responsabilité de chacun dans la guerre.

Deux dans Berlin de Richard Birkefeld et Göran Hachmeister, Le Livre de Poche, 2013, 528 pages


Après avoir découvert et aimé Stephen King avec Dôme et Running Man, dans le but de me familiariser avec son (immense) oeuvre et sur les conseils appuyés de mon amie MademoizelleBreizh, je me suis plongée dans la lecture d'un de ses romans les plus célèbres : Misery, qui fut un véritable coup de cœur.

Le mal s'appelle Annie
Je vous avertis tout de go : en ouvrant Misery, attendez-vous à plonger dans un univers oppressant et terrifiant, dont vous vous souviendrez longtemps. Paul Sheldon, romancier à succès et créateur du personnage littéraire de Misery, pourrait vous en dire long. Victime d'un accident de voiture sur une route enneigée, il ne s'attendait pas à être recueilli par Annie, une petite femme à la santé mentale fragile qui se dit être son "admiratrice numéro un". Mais pour elle, Paul Sheldon a commis un acte pour lequel il doit payer : il a osé faire mourir la pauvre Misery. Commence alors un huis clos qui ressemble bien à l'enfer sur terre.

Déjà à la lecture de Dôme, j'avais été épatée par le talent de Stephen King pour décrire les pulsions humaines les plus viles. Ici, Annie se situe toujours au bord de la folie et le calvaire de Paul Sheldon ne semble jamais prendre fin. Sans jamais faire appel au fantastique, Stephen King parvient à mettre son lecteur dans un état de terreur absolument effrayante. Tout au long de ma lecture, je me suis répété une chose : je ne veux jamais, au grand jamais, me retrouver à la place de Paul Sheldon. Pour autant, cela ne m'a pas empêché d'engloutir les pages à une vitesse phénoménale.

Car c'est là que réside la force de Misery : le suspense y est insoutenable et la terreur éprouvée à la lecture intense, mais le récit est tellement addictif que l'on continue la lecture, les yeux mi-clos, dans l'attente d'un nouveau rebondissement qui nous fera frémir. Enfin, la profusion de détails qui rendent les scènes extrêmement réalistes et la description quasi psychiatrique des réactions des personnages contribuent grandement à la véracité du récit et à l'état psychologique quelque peu tendu du lecteur. Bref, on s'y croirait et pour m'avoir tant fait frissonner à la lecture : chapeau.

Misery de Stephen King, Le Livre de Poche, rééd. 2009, 391 pages

J'ai lu Misery dans le cadre du challenge Livra'Deux pour Pal'Addict avec MademoizelleBreizh.

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Juillet n'a pas été de tout repos, je n'ai pratiquement pas blogué, pratiquement pas lu non plus, et les vacances se font douloureusement désirer ! Résultat : un bilan moins fourni que d'habitude avec 4 livres.



Elle savait de Lee Child
Un bon roman d'espionnage qui déménage autant qu'un bon film d'action. Un excellent divertissement quand on n'a pas envie de se prendre la tête.
Ma note : 15/20



Misery de Stephen King
Révélation ! C'est l'un des meilleurs thrillers que j'ai jamais lu et de loin le meilleur Stephen King que j'ai lu jusqu'à présent. Un huis clos terrifiant qui me fait encore froid dans le dos. Et quelle écriture, King est décidément un génie pour décrire les pires penchants humains !
Ma note : 20/20



L'arbre au poison d'Erin Kelly
Un roman très sombre qui met en scène la douloureuse vie d'une femme face à un lourd secret. Le suspense est maîtrisé avec brio et envahit peu à peu tout l'espace, jusqu'à provoquer une véritable tension à la lecture. Ce livre m'a laissée sur un profond sentiment de mélancolie, mais m'a envoûtée par sa poésie.
Ma note : 16/20



Deux dans Berlin de Richard Birkefeld et Göran Hachmeister
Encore un roman sur la Seconde Guerre Mondiale et les nazis, mais cette fois-ci très original. Loin des écueils dramatiques dans lesquels il est facile de tomber avec ce genre de sujet, Deux dans Berlin est un roman cru, terriblement réaliste, sur le Berlin de 1944, sur l'Allemagne capitulante dans laquelle chacun, ex-détenu, nazi ou simple civil, tente par tous les moyens d'effacer ses responsabilités dans la guerre pour éviter les ennuis. Un livre excellent et édifiant.
Ma note : 18/20


Et vous, qu'avez-vous lu ce mois-ci ?


Une série de massacres atroces, un flic obsédé par l'enquête au point d'en oublier tout ce qui faisait sa vie... En ouvrant Adieu, attendez-vous à être happé par une intrigue à la limite de la folie, dont vous ne ressortirez pas indemne.

L'obsession jusqu'à la démence
2001, région parisienne. Une famille est retrouvée massacrée à son domicile : mère et enfants ont été froidement exécutés. Seul manque le père de famille, qui s'est évaporé. L'enquête est confiée au commissaire Hervé Langelier, qui déjà soutient une hypothèse contre l'avis général de ses supérieurs : c'est le père qui a tué sa famille. Un mois plus tard, jour pour jour, une autre famille subit le même sort, non loin de là. Alors que la police s'oriente sur la piste d'un tueur en série, Langelier campe sur ses positions : le meurtrier est l'un des pères. Au fil des mois, les meurtres se poursuivent, et le commissaire Langelier se coupe peu à peu de sa vie pour sombrer dans une enquête qui le mènera aux confins de la folie...

Le roman s'ouvre dix ans après les faits, sur le pot de départ en retraite d'Hervé Langelier. Alors que sa carrière a été détruite par l'affaire des massacres, le commissaire met un point d'honneur à rétablir la vérité devant ses pairs, et à enfin raconter sa version de l'enquête. La majorité du récit consiste donc en un monologue du personnage principal qui explique, point par point, détail après détail, tous les éléments de l'enquête qu'il a continué de mener pendant dix ans.

Dès les premières pages, j'ai été happée par ce récit tendu, au suspense insoutenable, et par cette enquête aux allures de casse-tête chinois. Indice après indice, je me suis laissée convaincre par le récit douloureux de Langelier, ce flic si peu sympathique mais si captivant. Mais toute l'intelligence de ce roman réside dans les dix dernières pages : après l'avoir sans cesse persuadé de croire à son récit, le narrateur assène un coup de massue à son auditoire (et par là à son lecteur) en lui révélant une vérité diabolique à laquelle je m'étais interdit de penser.

Servi par un style détaillé mais fluide, Adieu est un thriller oppressant qui se lit avec frissons et se referme avec stupeur. Chapeau bas à l'auteur qui réussit, dans ce roman, à convaincre et balader son lecteur, sans que celui-ci ne s'aperçoive même qu'il est manipulé.

Adieu de Jacques Expert, Le Livre de Poche, 2013, 408 pages