Quatrième de couverture :
Ancien alcoolique reconverti en gourou pour milliardaires dépressifs dans une clinique très privée, Mark Mellery reçoit un jour une lettre anonyme, lui demandant de se prêter à un petit jeu d'esprit à première vue inoffensif... Mais l'énigme ne tarde pas à prendre une tournure sanglante et terrifiante.
Appelé à résoudre une enquête en apparence insoluble, semée d'embûches et d'indices trop flagrants pour être honnêtes, le légendaire inspecteur David Gurney, jeune retraité du NYPD bientôt rattrapé par les démons de l'investigation, se lance aux trousses d'un meurtrier aussi inventif que machiavélique — pour qui le décompte macabre ne fait que commencer...


Mon avis : 
Premier roman d'un ex-publicitaire de près de 70 ans, 658 est un bon thriller à l'intrigue mystérieuse, au rythme lent et aux personnages complets. A mille lieux des thrillers bourrés d'action et de rebondissements, 658 mise sur une enquête cérébrale, qui prend le temps d'examiner tous les détails de chaque scène de crime pour ne pas se risquer à des décisions trop hâtives. Le résultat donne un ensemble efficace et très agréable à lire.

L'intrigue est très intéressante et la singularité des détails présents sur les scènes de crime renforce la curiosité du lecteur. Jusqu'à la toute fin, l'identité du criminel reste inconnue, et je n'aurais su comprendre la plupart des mystérieux détails de chaque crime sans les explications de l'inspecteur Gurney. J'ai particulièrement aimé la portée psychologique des énigmes du tueur, qui ne terrorisent pas seulement ses victimes, mais activent également la machine cérébrale des enquêteurs comme du lecteur. Un des coups de génie de l'auteur réside d'ailleurs, selon moi, dans le fait qu'aucun des éléments de l'enquête ne parait évident, gardant l'effet de surprise intact pour le lecteur. 

Le personnage principal, Dave Gurney, est doté d'une profondeur psychologique qui lui donne crédibilité et force de caractère. Les éléments constitutifs de sa personnalité sont introduit au compte-goutte par l'auteur, ce qui permet au lecteur de découvrir petit à petit le tempérament de l'enquêteur, et de comprendre peu à peu ses sentiments et ses réactions. Quoiqu'un peu jeune à mon goût pour être à la retraite (il n'a que 47 ans !) et pourvu d'un tableau de chasse un peu trop rempli pour son âge (il est considéré comme la légende des enquêteurs du NYPD, rien que ça), Dave Gurney est un enquêteur obsédé par son travail de flic qui, même à la retraite, ne peut détacher son esprit de l'enquête. Néanmoins, sa capacité à faire preuve d'amour et de sentiments, sans doute renforcée par le personnage de Madeleine, son épouse, redoutant mais tolérant ses absences, en font un personnage attachant et bien plus intéressant qu'un simple loup solitaire sans vie sociale comme on en voit trop souvent dans ce genre de littérature. 

Si la lenteur du récit a déplu à certains lecteurs, elle ne m'a aucunement gênée, dans le sens où elle permet à l'intrigue, à l'enquête et aux profils psychologiques du tueur comme de l'enquêteur de se déployer dans toute leur mesure, ajoutant indéniablement de la qualité à l'ouvrage. 658 est pour moi un excellent thriller psychologique comme il en existe peu, et un vrai coup de maître pour un premier roman.

658, de John Verdon, Le Livre de Poche, 2011, 576 pages


Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. 

Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur le blog de Iani.

Cette semaine, le thème retenu est : les 10 livres que vous conseilleriez à quelqu'un qui n'aime pas lire.



Cela fait un bout de temps que je n'ai pas participé à un Top Ten Tuesday, mais le thème de cette semaine m'a particulièrement plu. En effet, quoi de plus gratifiant, pour un gros lecteur, que de donner envie à quelqu'un de lire ? Qui plus est quand ce quelqu'un n'aime pas lire. C'est un peu la vocation de ce blog, et voici les 10 livres que je recommanderais à un "non-lecteur".



1. Harry Potter de J.K. Rowling
La saga Harry Potter constitue à elle seule un monde littéraire unique, et l'on y retrouve tous les ingrédients d'un bon livre : des personnages bien travaillés, un univers fascinant, des aventures haletantes et un style fluide et facile à lire. C'est une saga que je recommanderais à tous, petits comme grands.




2. Serum de Henri Loevenbruck et Fabrice Mazza
Un thriller haletant découpé en épisodes, écrit à la manière d'une série télé. Quand on rentre dans l'histoire, on ne peut plus en sortir. Je conseillerais ce feuilleton littéraire aux amateurs de séries policières qui n'osent pas se lancer dans les livres policiers.




3. Le front russe de Jean-Claude Lalumière
Un roman déjanté, bourré d'humour et de situations cocasses. Pour ceux qui veulent avant tout passer un moment drôle et détendu.




4. La trilogie Katherine Pancol
Une grande saga pleine d'humanité, avec des personnages bien vivants ! Je conseille cette trilogie à ceux qui aiment les histoires ordinaires teintés d'un peu d'extraordinaire, mais qui n'ont pas peur du nombre de pages.




5. Da Vinci Code de Dan Brown
Un roman d'enquête haletant et qui se lit tout seul. Je le recommande à tous ceux qui aiment les énigmes historiques !




6. Stupeur et tremblements d'Amélie Nothomb
De loin le plus accessible et l'un des meilleurs romans d'Amélie Nothomb, tout en étant très caractéristique de l'écriture et de l'humour de l'auteur. Une très bonne mise en bouche pour ceux qui voudraient découvrir cet auteur.




7. Oscar et la dame rose d'Eric-Emmanuel Schmitt
Un tout petit livre plein d'humanité qui pourra plaire aux amateurs d'histoires tendres.




8. Premier amour d'Ivan Tourgueniev
Un grand classique russe dont on ne parle pas assez souvent. Un petit roman sur les sentiments amoureux à travers les yeux d'un adolescent. Je le recommande à tous ceux qui se demandent ce qu'est l'amour, ou tout simplement qui aiment les histoires d'amour.




Un premier roman à découvrir absolument ! Pour tous ceux qui ont de l'humour et qui en ont assez de voir tant de méchants dans ce monde de brutes.




Une très belle histoire qui se lit en une demi journée, que je recommande à tous.


Et vous, quels livres recommanderiez-vous à quelqu'un qui n'aime pas lire ?



C'est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous hebdomadaire initié par Mallou et repris par Galleane.
La bannière a été créée par Galleane.


Qu'ai-je lu dernièrement ?

Que suis-je en train de lire ?

Que lirai-je ensuite ?


La vidéo :






Et vous, que lisez-vous ?

Je vous avais fait part, il y a quelques mois, de mon enthousiasme suite à la lecture de De fièvre et de sang de Sire Cédric. Je vous avais également raconté avoir rencontré l'auteur au salon Saint-Maur en Poche et me languir de lire la suite du roman, Le Premier sang.

J'ai donc profité de mes vacances pour me plonger dans ce roman, que j'ai apprécié d'un côté, mais qui m'a également déçue de l'autre. Il faut dire que, ayant vraiment adoré De fièvre et de sang, j'attendais beaucoup de cette suite.

Cette fois-ci, l'histoire se recentre autour des deux personnages principaux, Eva Svärta et Alexandre Vauvert. Les personnages secondaires, assez présents dans le premier roman, le sont nettement moins ici. Le lecteur passe donc le plus clair de son temps auprès d'Eva et d'Alexandre. Néanmoins, si j'avais trouvé ces deux personnages intéressants et assez profonds, je regrette qu'ils n'aient pas évolué dans Le premier sang. En effet, souffrant l'un et l'autre de traumatismes psychologiques, Eva et Alexandre sont distants et froids l'un envers l'autre et ne font finalement que se croiser, rendant leur relation assez peu intéressante. J'ai même été agacée par les réactions d'Eva, que j'ai presque fini par trouver antipathique. Les personnages secondaires sont peu détaillés et manquent de profondeur, notamment les "criminels" traqués par les policiers.

L'intrigue m'a semblée assez linéaire, les rebondissements pas assez présents et trop prévisibles. L'identité du criminel traqué par les deux protagonistes est vite évidente, et l'effet de surprise tombe un peu à plat. J'ai également regretté que le contexte résolument fantastique de l'intrigue ne soit pas un peu plus développé : j'avais adoré, dans De fièvre et de sang, les références aux rites religieux des Daces, au vampirisme et à Elizabeth Bathory. Ici, les incantations et la magie semblent sortir de nulle part, et elles s'inscrivent donc moins bien, à mon sens, dans l'époque contemporaine. Enfin, certains aspects de l'intrigue ne sont, pour moi, pas ou peu motivés, et plusieurs questions sont laissées sans réponse à la fin du roman.

Malgré tout, Le premier sang reste un bon thriller bien écrit et agréable à lire. J'ai passé un bon moment à le lire, malgré mes réserves sur l'intrigue et le développement des personnages. On y retrouve l'excellent style de Sire Cédric et cette écriture fluide, sans longueurs inutiles. Enfin, la fin du roman semble annoncer une suite aux aventures d'Eva et d'Alexandre, que je ne manquerai pas de lire.

Le premier sang, Sire Cédric, Le Pré aux Clercs, 2012, 508 pages



C'est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous hebdomadaire initié par Mallou et repris par Galleane.
La bannière a été créée par Galleane.

Après plusieurs semaines d'absence, me voilà de retour !
J'ai passé de bonnes vacances bien reposantes dans le sud de la France et je suis d'attaque pour la rentrée ! Par contre, mon rythme de lecture a un peu diminué ces deux dernières semaines et je suis en plein dans une grosse période thriller, je ne veux rien lire d'autre !


Qu'ai-je lu dernièrement ?

Que suis-je en train de lire ?

Que lirai-je ensuite ?


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Et vous, que lisez-vous ?


Quatrième de couverture : 
Une jeune femme blonde vient d'être découverte, coulée dans du béton. Quatre ans après l'enquête sur les meurtres du "Dollmaker", l'inspecteur Harry Bosch est traduit en justice. Une avocate arriviste et teigneuse l'accuse d'avoir tué un innocent, et non le serial killer qu'il croyait pourtant avoir identifié. Bosch commence à douter - inquiet et déterminé, il reprend l'enquête depuis le début.


Mon avis : 
Le roman débute sur la scène qui a fait basculer la vie de l'inspecteur Bosch : cet instant où, face au présumé Dollmaker, il n'a eu que quelques secondes pour prendre une décision. Quatre ans après, Harry Bosch se retrouve sur le banc des accusés, alors que le LAPD fait appel à lui pour enquêter sur le meurtre d'une jeune blonde découverte dans une dalle de béton. Le roman alterne donc entre les scènes du procès et les étapes de l'enquête de la police de Los Angeles. Très rapidement, l'affaire de la blonde en béton présente de troublantes similitudes avec l'affaire du Dollmaker. Existe-t-il deux tueurs différents ou Bosch a-t-il tué un innocent ?

L'intrigue est surprenante, très bien menée et l'auteur nous ballade d'hypothèses en suspects. Le lecteur découvre les éléments de l'enquête au même rythme que Harry Bosch, devenant ainsi le compagnon de route-assistant du policier. J'ai adoré fouiller parmi les indices et en dégager l'identité de suspects tous plus surprenants les uns que les autres. 

Au cours de son enquête, Bosch évolue dans l'univers inquiétant du porno et de la prostitution : sexe, drogue, violence et disparitions. Le degré de détail dans la description des milieux policier, médico-légal, juridique et pornographique, mais aussi dans l'analyse psychologique du serial killer est bluffant, faisant de La blonde en béton un roman très probant

Le personnage de Harry Bosch est à la fois convaincant et attachant. Il est le parfait archétype du vieux flic solitaire qui donne tout son temps à une enquête, sans pour autant être dénué de sentiments. En effet, le personnage se dévoile au fur et à mesure que l'enquête avance, découvrant des aspects de sa personnalité qui le rendent indéniablement plus humain, et par là plus touchant.

Le rythme du récit est bien dosé, et le lecteur ne s'ennuie jamais. Le style est remarquable : chaque phrase découle naturellement de la précédente, constituant un ensemble très fluide, très agréable à lire. A noter, l'excellente traduction de Jean Esch, qui participe à la qualité de l'ouvrage.

La blonde en béton est un excellent policier remarquablement mené, une excellente lecture estivale. Il s'agit pour moi d'une très bonne découverte, qui m'a donné l'envie de lire les autres aventures de l'inspecteur Bosch.

La blonde en béton, Michael Connelly, Editions Points, 2012, 463 pages

Je remercie chaleureusement les éditions Points et Livraddict pour ce partenariat.


Quelques mois après le passage d'Hortense à la télévision, au cours duquel elle a lancé la vérité à la face du monde, Joséphine a déménagé avec ses filles dans le 16ème arrondissement de Paris. Hortense a intégré la plus prestigieuse école de mode de Londres, Shirley et Gary se sont installés dans la capitale britannique, tout comme Philippe et Alexandre. Iris est internée pour dépression dans une clinique de la région parisienne et Henriette ronge son frein en attendant de pouvoir se venger de Marcel et Josiane qui nagent dans le bonheur.

Tranquillement, le lecteur continue d'être le spectateur de la vie des personnages, de leurs coups bas, de leurs caprices, de leurs aventures amoureuses, de leur manque de confiance en soi. Certains sont agaçants, d'autres sont attachants, mais le plus souvent, ils sont les deux à la fois. Les personnages qui, comme Iris et Henriette, ne vivaient que pour le paraître, rivalisent d'ingéniosité pour remonter sur leur piédestal. Les autres tentent de se construire ou de se reconstruire sur la base de relations sincères. Dans un monde où les crocodiles guettent leur proie, il faut du temps pour se reconstruire à l'allure lente et tranquille de la tortue.

Dans son roman, Katherine Pancol met l'accent sur la nécessité, pour se construire, d'être soutenu, aimé par sa mère. Lorsque celle-ci est indifférente, se construire est un combat de tous les jours :
Cette femme, sa mère, avait la toute-puissance de la tuer à chaque fois. On ne guérit pas d'avoir une mère qui ne vous aime pas. Ça creuse un grand trou dans le coeur et il en faut de l'amour et de l'amour pour le remplir ! On n'en a jamais assez, on doute toujours de soi, on se dit qu'on n'est pas aimable, qu'on ne vaut pas tripette. (p.736) 

Mais la vraie nouveauté, dans La valse lente des tortues, réside dans l'apparition du genre policier. Une série de meurtres sauvages frappe le quartier de Joséphine et plusieurs d'entre elles appartiennent à ses connaissances. Le récit de l'enquête vient s'enchâsser dans le quotidien de Joséphine. C'est l'occasion pour l'auteur de démontrer qu'elle maîtrise parfaitement les codes du roman policier et du suspense, et de montrer que la vie dans les beaux quartiers n'est pas si agréable que cela...

Je dois toutefois émettre quelques réserves sur certains aspects fantastiques qui, selon moi, alourdissent le récit : par exemple, le fantastique qui entoure la véritable identité de Marcel Junior, le fils de Marcel et Josiane, n'était vraiment pas nécessaire, selon moi. Je n'ai pas vraiment compris la motivation d'un tel choix, et j'espère que l'évolution du personnage dans le troisième tome le rendra plus évident.

Comme le premier, ce second tome se lit à une vitesse incroyable, tellement l'intrigue est prenante. J'ai hâte de lire le dernier tome pour connaître la suite des aventures de tous ces personnages ! Et si vous n'avez pas encore lu cette saga, lancez-vous, c'est une superbe lecture d'été !

La valse lente des tortues, Katherine Pancol, Albin Michel, 2008, 673 pages
Réédité au Livre de Poche, 2009, 752 pages

J'ai lu La valse lente des tortues dans le cadre d'une lecture commune organisée par June sur Livraddict.
Lire les avis de : BenoitD67