C'est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous hebdomadaire initié par Mallou et repris par Galleane.
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Qu'ai-je lu la semaine dernière ?

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Et vous, que lisez-vous ?


4ème de couverture :
Une jeune fille se réveille entièrement nue et entravée sur un matelas couvert de sang. Elle sait qu'elle va mourir, toute tentative de fuite semble inutile. La douleur n'est rien en comparaison de la peur panique qui s'est emparée d'elle. 
Le commandant Vauvert mène l'enquête en compagnie d'une profileuse albinos, Eva Svärta. Personnage excentrique et hors norme, Eva a un véritable sixième sens qui fait d'elle une redoutable traqueuse de l'ombre. Ensemble, ils vont tenter de remonter la piste d'un tueur en série qu'ils croyaient mort et qui a pour habitude de vider entièrement ses victimes de leur sang. S'agit-il d'une réincarnation, d'un spectre, d'un homme, d'une femme, d'une créature d'un autre monde ?

Mon avis :
Attention, thriller à forte concentration en hémoglobine ! Âmes très sensibles, s'abstenir. J'ai longtemps hésité à ouvrir un des romans de Sire Cédric. Moi qui ne peux m'empêcher de faire des cauchemars à la moindre scène d'horreur se présentant à mes yeux, j'avais vraiment peur de lire ses livres. Et puis l'envie a été trop forte, j'ai ouvert De fièvre et de sang, et je ne suis absolument pas déçue !

L'intrigue est extrêmement bien menée, et on ne peut se détacher du livre avant de l'avoir refermé. L'action est omniprésente, les rebondissements sont surprenants et l'ambiance est glauque mais très excitante. J'ai aimé les allers-retours entre la région toulousaine et Paris et les changements de point de vue. Le lecteur a ainsi la vision des deux enquêteurs, Alexandre Vauvert et Eva Svärta, mais également du tueur et de certaines des victimes. On a donc une vision complète de l'histoire, ce qui est très agréable. Pour autant, on ne comprend toute l'histoire qu'à la toute fin du livre, et encore, une foule de questions subsiste une fois l'ouvrage refermé.

Les personnages sont très travaillés : Eva Svärta est fascinante et le lecteur prend un réel plaisir à la suivre dans son enquête, compatissant alors à ses malheurs. Elle est très excentrique, a une histoire personnelle qui conditionne beaucoup son comportement et que l'auteur ne dévoile qu'au compte-goutte, pour le plus grand plaisir du lecteur. Alexandre Vauvert est une sorte de brute épaisse, un géant au grand coeur qui souffre de ses insomnies et est hanté, lui aussi, par des démons. Les personnages secondaires sont plus ou moins sympathiques : Erwan Leroy, qui n'hésite pas à braver l'autorité pour aider Eva, est attachant. Jean-Luc Deveraux, en revanche, est le parfait archétype du con antipathique qui ne cesse de railler ses collègues et s'attache au règlement sans prendre en compte les circonstances. Le tueur, quant à lui, fait froid dans le dos. Ses actes sanglants sont atroces, son malin plaisir à faire le mal et à voir souffrir ses victimes est horrible et son physique, que l'on découvre au fur et à mesure que l'on avance dans l'histoire, est tout à fait repoussant. Ses motivations et son entourage fantastique et maléfique contribuent encore plus à glacer le sang du lecteur.

Sire Cédric mélange plusieurs genres, horreur, thriller, fantastique, épouvante, surnaturel, pour arriver à un ensemble d'une bonne cohérence. Les références au vampirisme sont particulièrement bien trouvées et très éclectiques (légendes d'Elizabeth Bathory et Dracula, métal, rituels religieux des Daces, etc.), ce qui permet à l'auteur de ne pas se contenter des clichés communément admis sur les vampires. Enfin, le style est très fluide. Sire Cédric a pour habitude de dire, dans ses interviews, qu'il travaille son texte jusqu'à ce que celui-ci soit parfaitement lissé, ce que est effectivement le cas. Aucun passage n'est superflu ou en trop, et cela permet au lecteur de lire l'ouvrage de bout en bout sans jamais s'ennuyer.

Pour moi, il s'agit donc d'une très bonne découverte. J'ai été assez angoissée pendant ma lecture, mais je n'ai pas éprouvé de peur et ma lecture n'a pas du tout été altérée par cette angoisse. J'ai hâte de lire Le Premier sang, dans lequel Sire Cédric remet en scène Eva Svärta.

De fièvre et de sang, Sire Cédric, Le Pré aux Clercs, 2010, 447 pages



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Et vous, que lisez-vous ?

On pourrait croire que le buzz autour d'Harry Potter s'est essoufflé, une fois l'intégralité des livres et des films parus. Eh bien, détrompez-vous ! Alors qu'elle s'apprête à publier son prochain roman, destiné cette fois-ci aux adultes, J.K. Rowling est bien décidé à rallumer la flamme Harry Potter. Pour cela, elle a inventé un concept original, Pottermore, à mis chemin entre le réseau social et le jeu de rôle


Pottermore, c'est une plateforme gratuite, accessible depuis votre navigateur internet, qui vous permet de vous mettre dans la peau d'un sorcier. La partie histoire vous propose de revivre les aventures d'Harry Potter chapitre après chapitre, en récoltant des indices. Simultanément, vous montez vos compétences de sorcier : vous achetez vos fournitures scolaires au Chemin de Traverse, êtes placé dans une maison de Poudlard par le Choixpeau magique, préparez des potions et apprenez à lancer des sortilèges. Tout cela est très interactif et vous permet de rapporter des points à votre maison, comme dans la "vraie vie" à Poudlard. 


Le côté réseau social vous permet d'inviter des amis, que vous pouvez ensuite défier en duel. Vous pouvez également laisser des commentaires dans la salle commune de votre maison. Le seul défaut est que vous n'avez pas le libre choix de votre pseudo : vous pouvez choisir uniquement entre 4 propositions de pseudo très "magiques", ce qui ajoute néanmoins un côté très "jeu de rôle" à Pottermore.


Mais le plus intéressant dans Pottermore, c'est le contenu inédit que recèle chacun des chapitres. En découvrant des indices, vous débloquez des textes inédits écrits par J.K. Rowling, dans lesquels elle vous explique quelles ont été ses inspirations ou dévoile des secrets pour chacun des éléments du livre : la famille Dursley, les gadgets, les lieux de Poudlard, les différentes créatures magiques, etc. Il y a parfois même des vidéos de J.K. Rowling. On redécouvre, au fil des chapitres, tout l'univers d'Harry Potter.


Décidément, Harry Potter n'est pas prêt de se faire oublier, pour notre plus grand plaisir. J'adore replonger cet univers magique que j'ai découvert il y a plus de dix ans, quels souvenirs ! Pottermore est très bien conçu : l'association du jeu de rôle interactif et du contenu inédit en fait un outil à la fois ludique et instructif. Parfait en attendant l'encyclopédie de Harry Potter, sur laquelle J.K. Rowling a déclaré travailler.

Si vous n'êtes pas encore sur Pottermore, allez vous inscrire ! Et pour ceux qui souhaiteraient m'ajouter comme amie, mon pseudo est LumosViolet22992.

Et vous, quel est votre petit nom magique ?


Ca y est ! Je me suis enfin mise à la saga Hunger Games ! Il faut dire que 3 ans après la publication française du premier tome, ça n'était pas trop tôt... Je suis allée voir le film dès sa sortie puis je me suis ruée sur le premier tome, dont je n'ai absolument pas regretté la lecture.


L'histoire :
L'action se passe dans un futur sombre et incertain, sur les ruines des Etats-Unis, composées désormais de 12 districts qui ont juré obéissance au Capitole après s'être rebellés. Afin de rappeler à tous sa puissance et de contrôler le peuple, le Capitole organise, tous les ans, un jeu télévisé que chacun est tenu de regarder : les Hunger Games. Le principe est simple : chaque district doit fournir un jeune garçon et une jeune fille, et les 24 adolescents doivent se battre à mort dans une arène géante jusqu'à ce que ne reste qu'un seul survivant, qui sera couvert de gloire. 

A la 74ème édition des Hunger Games, c'est la petite Primrose Everdeen, 12 ans, qui est tirée au sort pour le district 12. Sa soeur de 16 ans, Katniss, afin d'éviter à Primrose une mort prématurée, se porte volontaire et prend sa place dans l'arène...


Mon avis :
Le lecteur suit Katniss depuis le jour de la Moisson (où sont tirés au sort les tributs de chaque district) jusqu'à la fin des Hunger Games. A 16 ans, Katniss est déjà très débrouillarde et chasse du gibier pour nourrir sa mère et sa soeur. Sa maîtrise du tir à l'arc constitue sans nul doute un avantage de taille dans l'arène. Mais pour survivre, Katniss doit également faire preuve de ruse, et doit séduire les téléspectateurs pour obtenir des sponsors qui lui seront d'une aide précieuse dans l'arène. 

Même si elle a l'air froide et sûre d'elle, Katniss est rongée par le doute. Elle passe son temps à penser et à tenir un monologue intérieur qui fait part au lecteur de ses hésitations et de ses peurs, d'une once de narcissisme parfois. Cela ne l'empêche pourtant pas de faire preuve d'un grand courage et de ne pas perdre de vue son objectif : gagner les Hunger Games, quitte à utiliser son coéquipier, Peeta, pour parvenir à ses fins, ignorant les sentiments que celui-ci a déclaré pour elle.

Les autres personnages de ce premier tome sont beaucoup plus effacés : Peeta nous apparaît tantôt comme un garçon courageux, tantôt comme une bête apeurée. Gale, l'ami de Katniss dans le district 12, fait quelques apparitions (surtout dans les pensées de Katniss, d'ailleurs) mais n'est pas assez exploité pour montrer la moindre profondeur. Dans l'arène, les tributs des autres districts, à quelques rares exceptions, ne sont décrits en détails, et ne se limitent qu'à un nom (Tresh, Cato), un surnom (la Renarde) ou une banale périphrase ("la fille du district 5"). C'est sans doute une volonté de l'auteur pour montrer que, dans l'arène, mis à part ses plus redoutables adversaires, chaque tribut n'est qu'un numéro à abattre. 

Au niveau du style, je trouve que ce premier tome se lit très bien, même si le style de l'auteur donne lieu à des formes assez peu jolies dans la traduction française. Par exemple, l'utilisation du présent de l'indicatif m'a gênée tout au long de la lecture, surtout dans les dialogues, qui donnent des tournures très moches du genre : "Coin toi-même, je réponds avec un rire léger" ou pire : "Je suis volontaire ! m'écrié-je". Je trouve cette utilisation du présent dans les dialogues très peu naturelle, et cela doit sûrement mieux passer en anglais. 

D'une manière générale, j'ai adoré ce premier tome. L'intrigue est vraiment très prenante, pleine de rebondissements, et j'ai été surprise tout au long de ma lecture, ce qui est un bon point. Katniss m'a parfois agacée à ne pas voir plus loin que le bout de son nez et avec son sens du devoir, mais j'ai trouvé le personnage plutôt attachant. Je regrette néanmoins que seul le point de vue de Katniss soit donné pendant la lecture. J'aurais aimé avoir le point de vue des organisateurs du jeu, des autres tributs (notamment de Peeta !) et des gens dans les districts. Mais cela viendra probablement dans le second tome, au retour des gagnants dans leur district.

J'ai vraiment hâte d'attaquer le second tome !


Le film :
J'ai trouvé le film assez réussi et plutôt fidèle au livre, même s'il manque de nombreux détails. J'ai cependant trouvé Katniss plus attachante dans le livre, car elle y apparaît avec ses doutes et ses hésitations. Dans le film, on a plutôt l'impression d'être face à une tueuse qui ne se pose pas de questions, ce qui fait de Katniss un personnage assez peu convainquant. En revanche, j'ai aimé d'avoir le point de vue des organisateurs du jeu et de l'extérieur, ce qui m'a manqué dans le livre.


Hunger Games : tome 1, Suzanne Collins, Pocket Jeunesse, 2009, 381 pages



Lisez mes autres chroniques de la saga Hunger Games :



Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. 
Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur le blog de Iani.

Cette semaine, le thème retenu est : les 10 plus gros pavés (au plus grand nombre de pages) que vous avez lus.



Après une grosse session de recherche dans ma bibliothèque et dans ma tête, j'ai choisi 10 livres (oui, enfin un top complet !) que je vous présente dans l'ordre décroissant : du plus grand au plus petit nombre de pages. J'ai considéré les ouvrages de plus de 500 pages comme des gros pavés, sachant que je ne me limite pour ce top qu'à la "littérature" (je n'y fais pas entrer les essais, les manuels, sinon, on n'en finirais pas !).


Couverture Les Piliers de la Terre, intégrale

1. Les Piliers de la Terre, de Ken Follet (1050 pages)
Je l'ai lu aux éditions Le Livre de Poche. Voilà une saga médiévale que j'ai dévorée ! Les pages se tournent toutes seules tellement le rythme est haletant et l'intrigue prenante.



2. Harry Potter, tome 5 : Harry Potter et l'Ordre du Phénix, de J.K. Rowling (975 pages)
Je l'ai lu aux éditions Gallimard, donc en grand format (le nombre de pages est un peu plus élevé en poche). Honnêtement, le nombre de pages n'a absolument pas été un frein à la lecture, puisque j'ai été absorbée par l'histoire du début à la fin.



3. Anna Karénine, de Léon Tolstoï (928 pages)
Aux éditions Folio. Là, pas de doute, il s'agit bien d'un gros pavé comme Tolstoï savait les écrire. On suit deux histoires d'amour, l'une heureuse, l'autre moins. L'intrigue est intéressante, mais je ne suis vraiment pas amatrice du milieu mondain du XIXème siècle que décrit Tolstoï (que ce soit en Russie ou ailleurs), ma lecture a donc été assez difficile. 



4. Le Maître et Marguerite, de Mikhaïl Boulgakov (727 pages)
Aux éditions Folio. Voilà un roman totalement déjanté, mais tellement agréable à lire ! Un action à mille à l'heure, des personnages magiciens et loufoques, un humour présent à toutes les pages et une belle histoire d'amour. Ce roman a été écrit il y a 70 ans mais il reste indémodable !


Couverture Crime et châtiment, intégrale

5. Crime et châtiment, de Fedor Dostoïevski (700 pages)
Aux éditions Le Livre de Poche. C'est LE roman grâce auquel j'ai apprécié Dostoïevski. Il a une dimension philosophique, mais plus accessible que Les Frères Karamazov par exemple (que j'ai mis en pause depuis plusieurs années...). La traduction au Livre de Poche est très bonne. En revanche, évitez celle des éditions Babel, difficile d'accès (valable pour tous les livres de Dostoïevski).


Couverture Le Nom de la rose

6. Le Nom de la Rose, d'Umberto Eco (543 pages)
Au Livre de Poche. Pour moi, il s'agit d'un excellent roman policier et historique. Les références bibliques, littéraires, philosophiques, mathématiques... sont époustouflantes ! Je vous invite à lire mon avis pour plus de détails.


Couverture Une exécution ordinaire

7. Une exécution ordinaire, de Marc Dugain (518 pages)
Chez Folio. Si vous avez vu le film, le livre est cent fois meilleur ! La mise en parallèle de l'oppression politique sous Staline et sous Poutine est inquiétante. La plume de Marc Dugain est très agréable, et le livre est bien documenté, bien qu'il s'agisse d'une fiction. C'était mon premier livre de Marc Dugain et j'ai hâte d'en lire d'autres.



8. Orgueil et préjugés, de Jane Austen (512 pages)
Au Livre de Poche. C'est bien écrit et Elizabeth Bennet est en effet une personne très sage, posée, et intelligente qui plus est. Mais cette lecture m'a agacée, justement à cause de tout ce que l'auteur y dénonce : le sottise des jeunes filles qui se croient de valeur parce qu'elles sont de bonne famille (et c'est aussi valable pour les soeurs d'Elizabeth, bêtes et insupportables), et les coups bas pour empêcher une union qui serait défavorable à leur rang. Une lecture difficile pour moi, j'avais envie de jeter le livre par la fenêtre devant autant d'orgueil et de préjugés !


Couverture La Part de l'autre

9. La Part de l'autre, d'Eric-Emmanuel Schmitt (503 pages)
Au Livre de Poche. Ce roman est un vrai coup de coeur ! J'ai adoré cette fiction basée sur la biographie d'Hitler, et cette idée qu'il aurait pu être quelqu'un de tout à fait différent s'il avait été moins aigri. Bluffant.



10. L'insoutenable légèreté de l'être, de Milan Kundera (476 pages)
Chez Folio. Il ne fait pas tout à fait 500 pages, mais il s'en approche, et c'est un formidable roman. Il m'en a tiré, des larmes ! Les destins de Tomas et Tereza m'ont bouleversée, et la portée philosophique de ce roman est incroyable. 


J'espère que ce top vous donnera des envies de lecture ! La semaine prochaine, le thème sera : les 10 livres que vous avez lus en une journée. Ca s'annonce sympa aussi !


Et vous, quels sont les plus gros pavés que vous ayez lus ?


C'est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous hebdomadaire initié par Mallou et repris par Galleane.
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Qu'ai-je lu la semaine dernière ?

Que suis-je en train de lire ?
Je me suis enfin lancée dans ce thriller de Sire Cédric que j'ai envie de lire depuis quelques semaines et... je ne suis vraiment pas déçue !


Que lirai-je ensuite ?

Et vous, que lisez-vous ?


On l'attendait, le voilà : le nouveau récit d'Eric-Emmanuel Schmitt, venant s'ajouter aux 5 récits du Cycle de l'invisible déjà publiés, est paru la semaine dernière ! Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus nous transporte, cette fois, dans une Chine mystérieuse, fascinante, et fait l'éloge de l'imagination.

Quatrième de couverture : 
Madame Ming aime parler de ses dix enfants vivant dans divers lieux de l'immense Chine. Fabule-t-elle, au pays de l'enfant unique ? A-t-elle contourné la loi ? Aurait-elle sombré dans une folie douce ? Et si cette progéniture n'était pas imaginaire ?
L'incroyable secret de madame Ming rejoint celui de la Chine d'hier et d'aujourd'hui, éclairé par la sagesse immémoriale de Confucius.

Mon avis :
Moi qui suis fascinée par la Chine depuis de longues années, je suis tout de suite rentrée la tête la première dans ce court récit, pour ne le reposer qu'une fois terminé. L'écriture d'Eric-Emmanuel Schmitt, très délicate et si agréable, nous emporte dans le récit que cette madame Ming fait de ses dix enfants. 

Madame Ming est dame pipi dans un grand hôtel du sud de la Chine. Le narrateur, un occidental venu en Chine pour conclure de juteux contrats, aime prendre congé de la table des négociations pour discuter avec cette dame sans âge, fasciné par les histoires qu'elle raconte sur chacun de ses dix enfants. Imaginaires ou non, ces histoires sont empruntes d'une sagesse digne de Confucius. Parce qu'au fond, ce n'est pas la véracité du récit qui compte, mais bien le pouvoir de l'imagination :
C'est l'imagination qui singularise, l'imagination qui arrache à la banalité, à la répétition, à l'uniformité.
(p.43)
Madame Ming est un personnage très attachant, dont les histoires représentent de véritables conseils, à la manière des Entretiens de Confucius. Le narrateur est d'ailleurs absolument fasciné par ses récits, qui vont profondément bouleverser le choix de vie qu'il a fait.

Comme tous les récits du Cycle de l'invisible, Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus propose au lecteur (et au narrateur) de s'interroger sur un thème universel, ici l'importance de la famille et le pouvoir de l'imagination. Le récit est profondément humain, très beau, comme bien souvent chez Eric-Emmanuel Schmitt. Il s'agit là d'un écrit que je ne peux que conseiller à tout le monde, tant il vous remplit de sagesse et d'humanité.

Les dix enfants que madame Ming n'a jamais eus, Eric-Emmanuel Schmitt, Albin Michel, 2012, 115 pages


Le 2 mai prochain, mon blog fêtera ses 3 mois. 3 mois durant lesquels les chroniques littéraires, les billets beauté, les avis cinéma et expos que j'ai publiés ont rencontré un succès auquel je ne m'attendais pas. Pour fêter ce bloganniversaire et vous remercier de me lire, j'organise un petit concours !


Le/la gagnant(e) recevra : 
le thriller Les Visages de Jesse Kellerman aux éditions Points et 
le vernis à ongles Tenue & Strong Pro de Gemey-Maybelline en teinte 490.

Ce premier concours est plutôt destiné aux filles, car j'ai le sentiment qu'elles sont plus nombreuses à lire ce blog. Je tâcherai de mettre en jeu un lot mixte au prochain concours. Enfin, j'ai acquis les lots avec mes deniers personnels, ce qui me permet de ne faire gagner qu'une seule personne pour cette première édition.


          


Comment participer ?
1) Je vous demande d'être abonné(e) à la page Facebook du blog et/ou d'être membre du blog
2) Dites-moi dans un bref commentaire, sous cette page, quel est votre billet préféré sur ce blog, et pourquoi. N'oubliez pas d'indiquer le pseudo avec lequel vous êtes abonné à la page Facebook ou au blog.

Vous pouvez relayer le concours, cela me fera plaisir, mais je n'attribue pas de chances supplémentaires.

Le concours débute aujourd'hui et se terminera le mercredi 2 mai à minuit
Il est ouvert à tous ! 

J'espère que ce concours vous plaît.

Soyez nombreux à participer et bonne chance !



Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. 
Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur le blog de Iani.

Cette semaine, le thème retenu est : les 10 auteurs dont vous attendez les nouveaux livres (annoncés ou non) avec impatience.


J'ai longtemps suivi de près la production d'un petit nombre d'auteurs. A vrai dire, il y a encore peu de temps, j'étais une lectrice "isolée" et je choisissais mes lectures en fonction de leur auteur et de la manière dont j'avais apprécié ce que j'avais lu d'eux. Je me retrouvais donc à lire beaucoup d'un même auteur, et j'étais assez frileuse à l'idée d'aller découvrir de nouvelles choses.
Maintenant, je m'oriente beaucoup mieux dans le paysage littéraire (et ce grâce, notamment, à la communauté de lecteurs présente sur internet !) et je lis de tout, mais je continue à suivre quelques écrivains dont j'aime la plume. Vous remarquerez que mon top est très francophone, et très axé sur la littérature contemporaine, qui est encore le genre littéraire vers lequel je me tourne le plus facilement.


1. Shan Sa
Je l'ai découverte il y a quelques années avec La joueuse de go, magnifique roman d'amour sur fond de guerre de Mandchourie. J'ai ensuite lu Impératrice, puis d'autres de ses romans, mais mon préféré reste La joueuse de go. Ce que j'aime chez Shan Sa, c'est la poésie, typiquement chinoise, qui se dégage de chacun des mots qu'elle écrit (elle était d'ailleurs poète en Chine avant de s'installer en France et d'écrire en français). Quand je lis ses romans, je ressens toute la sagesse qui fait de la Chine, pour moi, un pays mystérieux.


2. Eric-Emmanuel Schmitt
J'ai vraiment découvert cet auteur avec L'Evangile selon Pilate, qui m'a très intriguée sur l'étagère d'une librairie, et que j'ai dévoré d'un bout à l'autre. J'ai ensuite enchaîné avec La Part de l'autre, puis avec d'autres de ses romans et récits. J'aime particulièrement l'écriture de Schmitt, calme, précise, et j'aime sa sensibilité au spirituel et à la psychanalyse (même si j'ai regretté la redondance des références à Freud dans La Femme au miroir, qu'il avait déjà faites dans La Part de l'autre). Je me suis attaquée également aux récits du cycle de l'Invisible, et j'aime la sagesse et l'humanité qui ressort de ces écrits très courts.


3. Delphine de Vigan
Depuis que j'ai lu Les heures souterraines, j'ai été profondément touchée par tous les romans que j'ai lus d'elle. J'aime son écriture précise, droit au but, mais en même temps belle et poétique. Delphine de Vigan aborde des sujets de société difficile, et elle ne ménage pas ses personnages. Elle a l'oeil du sociologue qui décrit le fait social, mais elle en restitue l'humanité et les sentiments. Delphine de Vigan est un auteur que j'aime beaucoup, mais dont la lecture des livres est difficile, parce qu'elle me "secoue" énormément.


4. Amélie Nothomb
Ah, mon histoire avec Amélie Nothomb traverse des vents difficiles, en ce moment. A vrai dire, j'ai lu presque tous ses romans, et j'en adoré la moitié. J'aimais son style acéré et si original à ses débuts, ses histoires loufoques dont elle-même était l'héroïne, et l'humour qui se glissait dans toutes ses phrases. Mais je dois avouer que depuis 10 ans environ, je suis déçue tous les ans : à chaque rentrée littéraire, elle nous propose un livre de plus en plus court, des histoires un peu réchauffées, et un style en perte de vitesse. J'ai l'impression de me faire servir la même recette tous les ans, une recette un peu commerciale à mon goût, qui fonctionne visiblement avec beaucoup de monde, mais pas avec moi. Je boude donc un peu Amélie Nothomb depuis quelques années maintenant, ce qui ne m'empêche pas de garder l'oeil ouvert dans l'espoir qu'elle nous propose à nouveau quelque chose de vraiment bien.


5. Jesse Kellerman
J'ai adoré son premier roman, Les Visages (dont j'ai fait la chronique ici), et je ne tarderai pas à lire son second thriller, Jusqu'à la folie, pour savoir si c'est pour moi un auteur à suivre ou non.


Et vous, quels sont vos auteurs favoris ?



C'est lundi, que lisez-vous ? est un rendez-vous hebdomadaire initié par Mallou et repris par Galleane.
La bannière a été créée par Galleane.


Qu'ai-je lu la semaine dernière ?

Que suis-je en train de lire ?

Que lirai-je ensuite ?


Je n'ai pas encore décidé quel livre j'attaquerai ensuite !
Ma PAL est bien fournie, mais aucun ne sort vraiment du lot pour le moment.


Et vous, que lisez-vous ?

Couverture A comme Association, tome 1 : La Pâle Lumière des ténèbres

Jasper a 15 ans, il est en première (mais il n'aime pas vraiment le lycée), s'habille en noir, joue à Donjons et Dragons et joue de la cornemuse dans le groupe de rock médiéval qu'il a monté avec ses potes. Tout d'un adolescent normal. Mais Jasper a un secret : il est Agent stagiaire à l'Association, une organisation secrète chargée de maintenir l'ordre entre les Normaux, les Paranormaux et les Anormaux : les humains et les créatures magiques hostiles. Car oui, Jasper est magicien, et il doit mener à bien sa première mission : démanteler un trafic de drogue chez les vampires.

A comme Association est une série née de l'imagination de deux écrivains français : Erik L'Homme et Pierre Bottero. A la mort de Pierre Bottero en 2009, Erik L'Homme a décidé de poursuivre ce projet commun, qui représente aujourd'hui 7 tomes.

Le premier tome se lit d'une traite, très facilement. L'auteur y reprend les codes du roman fantasy, du roman d'espionnage et d'action, mais en les détournant pour faire rire son lecteur. Le roman est bourré de références, aussi bien littéraires (il y a de grosses, grosses références à l'oeuvre de Tolkien, évidemment) que cinématographiques, télévisuelles ou musicales (Jasper chantonne sans arrêt des chansons des Doors). Voyez cette référence qui m'a tordue de rire :
Ce qui se ressemble s'assemble, dit-on.
C'est pas faux (et je sais ce que ressembler veut dire !).
(p. 33) 
Si vous n'avez pas compris la référence, je vous invite à aller regarder cette vidéo, puis à relire la citation.

Il faut dire que l'on rigole tout au long de la lecture. Jasper est un vrai farceur et c'est un adepte des "jeux de mots pourris" et de "l'humour moisi" (c'est lui qui le dit). Même en situation de grand danger, il ne peut pas s'en empêcher ! Lisez plutôt, alors que Jasper est attaqué par un démon qui le tutoie :
- Vous continuez à me tutoyer.
Il [le démon] lance un coup de poing rageur contre mon pentacle.
- Tu entends ce que je te dis ? Je vais te broyer, te déchiqueter, te réduire en bouillie, et toi tu t'inquiètes d'un "tu" ?
- Du tout, je réponds du tac au tac. Mais je n'y peux rien, ce "tu" me tue.
On peut difficilement faire plus pourri comme humour, mais je vous assure que ça passe très bien à la lecture. L'humour vient aussi très souvent des situations saugrenues dans lesquelles Jasper, un brin tête-en-l'air, se met tout seul.

L'intrigue est dynamique, même si le premier tome est plutôt là pour mettre en place le décor et le contexte, présenter l'Association et les principaux personnages. En parlant de personnages, Jasper n'a pas grand chose pour lui, si ce n'est qu'il se débrouille pas mal en magie. On s'attache vite à cet adolescent qui passe son temps à se faire remonter les bretelles par ses supérieurs (les étranges Walter et Rose) et à se prendre des réflexions par l'armurier, le Sphinx, mais surtout par celle qui le fascine : Ombe.

Moi qui ne suis pas du tout une adepte de la littérature fantasy (même si je reste ouverte et qu'il m'arrive d'en lire un peu), j'ai adoré ce petit roman très drôle, très divertissant, qui pioche un peu dans tous les genres littéraires pour donner un mélange original, inqualifiable. C'est une très belle découverte pour moi, et je vais m'empresser d'aller lire les tomes suivants !


A comme Association, tome 1 : La pâle lumière des ténèbres, Erik L'Homme, Editions Gallimard Jeunesse / Rageot, 2010, 154 pages

J'ai lu A comme Association, tome 1 : La pâle lumière des ténèbres dans le cadre d'une lecture commune organisée par LaLectureJ'aimeÇa sur Livraddict.

Couverture La Porte des Enfers

Qui n’a jamais perdu un être cher et voulu donner tout ce qu’il avait pour le ramener à la vie ? Qui ne s’est pas senti anéanti devant la mort de sa mère, de son père, de son enfant, de son ami, et n’a pas souhaité remonter le temps ou traverser l’au-delà pour aller chercher l’être qui manque ?

C’est un sujet délicat et difficile qu’aborde Laurent Gaudé dans La Porte des Enfers : le désespoir d’un couple devant la mort de leur fils unique, tué par une balle perdue dans une fusillade à Naples. Après cette tragédie, Matteo, le père, se plonge dans la solitude et parcours sans raison, toutes les nuits, les rues de la ville dans son taxi vide. Giuliana, la mère, réclame qu’on lui ramène son fils et disparaît dans la douleur. Mais un soir, Matteo laisse monter dans son taxi une cliente qui, en paiement de sa course, lui offre à boire dans un café. Il y fait la connaissance du patron, Garibaldo, du curé don Mazerotti et du professeur Provolone, qui prétend que le monde des vivants et le monde des morts communiquent. Et si l’ont pouvait descendre en Enfer et ramener nos morts ?

J’ai mis beaucoup de temps à me décider à lire ce roman. J’attendais d’être dans un bon état d’esprit, parce que je savais que cette lecture serait difficile, tant elle me rappellerait l’expérience des deuils que j’ai traversés. Et en effet, la lecture est difficile, surtout au début : l’expression de la douleur et du deuil de Matteo et Giuliana donne lieu à des descriptions longues et monocordes, très brillamment maîtrisées, mais pesantes pour le lecteur. Ce sont là des descriptions difficiles quand on a déjà été en deuil, parce qu'elles sont très réalistes. Par ailleurs, le lecteur est un peu perdu au début, jusqu’à ce que l’intrigue se mette en place et que l’on comprenne qui est ce Pippo qui éprouve tant ce besoin de vengeance. Mais, une fois l’intrigue bien en place, le roman devient captivant et haletant. L’alternance des récits de Matteo et de Pippo qui luttent, chacun à leur manière, contre la mort, est bien menée, et permet au lecteur de lever, petit à petit, le brouillard de l’intrigue.

J'ai aussi aimé le fait que Laurent Gaudé nous donne une autre explication que la présence de Dieu pour expliquer la mort et, bien que l'un des personnages soit curé, Matteo exprime son incompréhension, voire même parfois sa colère vis-à-vis de Dieu qui a laissé partir son enfant. Qu'on soit croyant ou non, je crois que n'importe qui se pose un jour la question : pourquoi Dieu a-t-il laissé faire ça ?

Mais c’est surtout l’idée que le monde des morts soit accessible qui m’a interpelée, et que les morts emportent avec eux des lambeaux des vivants qui restent et qui souffrent de l’absence de leurs proches. J’ai noté cette citation qui m’a sauté aux yeux à la lecture, tant je l’ai trouvée juste :
Chaque deuil nous tue. Nous en avons tous fait l’expérience. […]
Nous mourons chaque fois un peu plus en perdant ceux qui nous entourent.

(p.141)

Parce qu’au fond, ce roman est un livre puissant et juste, à la fois sombre et plein d’espoir. Un magnifique hommage de Laurent Gaudé aux morts qui s’accrochent à la vie, et aux vivants qui s’accrochent à leurs morts.

La Porte des Enfers, de Laurent Gaudé, Actes Sud, 2008, 267 pages





Le Top Ten Tuesday est un rendez-vous hebdomadaire dans lequel on liste notre top 10 selon le thème littéraire défini. 
Ce rendez-vous a initialement été créé par The Broke and the Bookish et repris en français sur le blog de Iani.

Cette semaine, le thème retenu est : les 10 livres de votre PAL que vous n'avez plus envie de lire.

Encore une fois, mon top sera assez court :




1. Qu'est-ce que l'esthétique ?, de Marc Jimenez
Un essai que j'ai acheté il y a maintenant plusieurs années, et que je n'arrive pas à ouvrir. Je suis pourtant une grande fan des essais théoriques sur l'art, surtout quand ils sont écrits par des peintres (Kandinsky et Klee en tête).




2. Le deuxième sexe, de Simone de Beauvoir
Quoique le sujet soit très intéressant, je ne me sens pas encore prête à lire cet essai. Je commencerai plutôt, je pense, par les Mémoires d'une jeune fille rangée.




3. Un coeur intelligent, d'Alain Kinkielkraut
A la sortie de ce livre il y a quelques années, j'ai été très intriguée par l'entreprise du philosophe : écrire sur les 9 livres qui lui ont donné des clés pour déchiffrer le monde. Le problème, c'est que sur les 9 livres, je n'en ai lu qu'un, et que j'attends donc d'en avoir lu un peu plus avant d'ouvrir celui-ci, par peur de ne rien comprendre du tout...




4. Journal d'hirondelle, d'Amélie Nothomb
Depuis Tuer le père, je suis un peu fâchée contre Amélie Nothomb. Alors, Journal d'hirondelle attendra. Vous me direz, avec 90 pages, c'est une lecture qui ne me prendra pas trop de temps.




5. Metronome, de Lorant Deutsch
Oui, je sais, je désigne là un best-seller qui a eu un succès tel que les rééditions n'en finissent plus. J'aime bien Lorant Deutsch et j'aime l'histoire. Surtout racontée à travers les stations de métro. Il y a dans ce livre un côté ludique très agréable. En fait, j'aime beaucoup ce livre. A un détail près : le style. Quand j'ouvre ce livre, je n'arrive pas à avancer, tellement je trouve le style maladroit et très oral, et je me perds. Je me retrouve à lire dix fois d'affiler la même phrase sans la comprendre ! Du coup, je l'ai (encore une fois) refermé, et j'attends avec une très grande impatience, l'émission Métronome, qui débute dimanche sur France 5.


Et vous, quels livres de votre PAL n'avez-vous plus envie de lire ?